Collégiens, lycéens, étudiants, même combat : l’entreprise !

Longtemps l’entreprise et l’école ont été deux mondes cloisonnés. Certaines idéologies, certains conformismes ont empêché l’osmose, sinon le rapprochement, de ces deux univers. Une époque qui semble bien révolue. Saint-Omer, site pilote de la SRIE, a vécu cet événement quasi historique.

Collégiens, lycéens, étudiants, même combat : l’entreprise !

 

D.R.

Au lycée professionnel Jacques-Durand : l’EPA et les mini-entreprises.
La conférence de presse réunit tous les acteurs de l’opération SRIE (Stratégie régionale initiatives et entreprenariat). Le rectorat, la CASO, la CCI, le Conseil régional, le SMLA, la MLE… : toutes les forces vives du Pays de Saint-Omer sont là pour le lancement de l’opération dans un endroit pour le moins symbolique : le lycée Jacques-Durand et son proviseur André Lasalle pratiquent depuis longtemps les partenariats avec les industriels.

La région audomaroise est un des sites pilotes retenus. Longtemps, elle a connu la mono-industrie, florissante et confortable. Le repli d’Arc international, le géant verrier, et la disparition de 6 000 emplois ont obligé les acteurs locaux à se mobiliser.

Parmi la dizaine d’intervenants, Dominique Dalle explique le dispositif EPA (“Entreprendre pour apprendre”) qui fédère sur une année scolaire les jeunes, les enseignants et un entrepreneur autour d’un projet commun : une mini-entreprise. C’est ainsi que plusieurs groupes de lycéens présentent aux visiteurs des réalisations, modestes certes, mais qui intègrent tous les aspects d’une société : le produit, la communication, la gestion, la démarche commerciale… Les uns ont conçu des bacs de récupération de piles, d’autres une ligne de tee-shirts, d’autres encore un système d’emballage de chewing-gums.

Dans une grande salle d’Arc international, le camp de l’innovation.
Une démarche similaire a été initiée avec les collégiens et lycéens de plusieurs établissements. Répartis en quinze tables de sept ou huit ados, les groupes ont planché sur un grand projet commun : la requalification d’un quartier. Quelles activités économiques y créer ? Quelles identités pour les futures entreprises ? La matinée est consacrée à l’approche de la création d’une entreprise sous ses différents angles. Il s’agit de susciter le dynamisme, la créativité et l’esprit d’équipe chez les élèves. L’après-midi, ils se lancent dans une idée concrète d’entreprise − maquette du produit, affiche publicitaire… − qu’ils soumettent à deux jurys d’entrepreneurs, de personnalités, de techniciens administratifs. Les deux meilleurs projets ont été récompensés.

D.R.

Bientôt, le démarrage du concours étudiants créateurs.
Ce concept de l’antenne locale de la CCI Grand-Lille, avec la complicité du Conseil régional et du SMLA (Syndicat mixte Lys Audomarois), s’adresse aux étudiants de l’enseignement supérieur (BTS, IUT, EILCO, école d’infirmières…), une population concernée par l’entrée prochaine dans la vie active. Après appel à projets, les étudiants candidats présentent leur dossier de création d’entreprise à un premier jury. Celui-ci retiendra les dix plus pertinents. En juillet, les étudiants bénéficieront d’une semaine de formation par les professionnels de la création d’entreprise et d’autres spécialistes (experts-comptables, juristes…).  Puis, pendant trois mois et demi, ils peaufineront ce projet de création, aidés en cela par un tuteur référent. En octobre, ils le présenteront à un jury qui se comportera comme un jury de financement. Peut-être que ce long cheminement débouchera rapidement sur la création. Dans le cas contraire, il aura permis aux audacieux de se forger une belle expérience et une belle référence. A noter que les semaines estivales de travail vaudront aux candidats une rémunération proche du Smic. 
D’autres initiatives étofferont le dispositif SRIE à Saint-Omer et ses environs dont l’opération “C’ma ville”, en direction des enfants des classes  primaires. Toutes les strates de l’enseignement participent donc à cette prise de conscience : l’école doit préparer les promotions qu’elle accueille à être, aussi, des entrepreneurs en herbe, capables de créer leur société, capables de créer des emplois.