Club de pétanque de Montmartre: les boulistes entendent occuper le terrain jour et nuit

Les licenciés du club de pétanque de Montmartre, sommés par la justice de quitter vendredi le boulodrome qu'ils occupent sans titre au sommet de la butte, entendent occuper le lieu jour et...

Un rassemblement à Montmartre à Paris le 14 avril 2024 pour protester contre la décision du Conseil d'État de demander au club de pétanque historique du CLAP (Club Lepic Abesses Pétanque) de quitter le boulodrome qu'ils occupent sans titre au sommet de la butte © STEPHANE DE SAKUTIN
Un rassemblement à Montmartre à Paris le 14 avril 2024 pour protester contre la décision du Conseil d'État de demander au club de pétanque historique du CLAP (Club Lepic Abesses Pétanque) de quitter le boulodrome qu'ils occupent sans titre au sommet de la butte © STEPHANE DE SAKUTIN

Les licenciés du club de pétanque de Montmartre, sommés par la justice de quitter vendredi le boulodrome qu'ils occupent sans titre au sommet de la butte, entendent occuper le lieu jour et nuit en y dormant dans des tentes.

C'est le soir théorique de leur "clap de fin", celui où le Club Lepic Abbesses Pétanque (Clap) doit libérer un espace vert protégé, caché par des murs de la très chic avenue Junot, en vertu d'une décision du Conseil d'Etat saisi par la mairie de Paris, propriétaire du terrain.

Au lieu d'obtempérer, certains des quelque 300 licenciés du club se sont "organisés en collectif pour dormir sur place", a indiqué vendredi à l'AFP Maxime Liogier, le porte-parole du Clap.

Cette "occupation nocturne" concernera "chaque nuit entre cinq et six personnes", dit M. Liogier, précisant que l'initiative vient "des licenciés" et non de la direction.

Vendredi à la nuit tombée, sept tentes avaient été montées, sacs de couchage et matelas avaient été apportés, a constaté l'AFP sur place.

Le collectif comprend 80 licenciés volontaires pour se relayer "tous les nuits et les matins" jusqu'à l'ouverture habituelle du club à 14h00, a indiqué Damien Stoffel, 45 ans, qui dit vouloir passer la première nuit sur place.

Montmartrois depuis 15 ans, ce chef de projet dans l'économie énergétique dit vouloir défendre "un lieu de mixité sociale".

Dès samedi, le club doit se voir infliger une astreinte de 500 euros par jour de retard, mais ses dirigeants espèrent que la mairie n'appliquera pas ces pénalités.

"Une décision a été rendue, c'est à l'association de prendre ses responsabilités. Et à la justice de mettre en œuvre les mesures d'astreinte prévues en cas de non-exécution", répond vendredi la mairie, contactée par l'AFP.

La mairie veut récupérer ce terrain, que le club "occupe sans droit ni titre" depuis 1971, fait-elle valoir, pour en faire un "espace vert accessible" à tous les Parisiens qui "en ont été trop longtemps privés" par ce club privé.

En juillet 2023, les élus parisiens, divisés sur le sujet, ont confié pour douze ans cette parcelle à l'hôtel de standing mitoyen, qui s'est engagé à verser une redevance annuelle de 60.000 euros, la végétaliser et l'ouvrir au grand public.

Soutenus notamment par les élus écologistes, les boulistes reprochent à l'hôtel de vouloir "agrandir sa terrasse" et redoutent avec leur départ la fin "d'un des derniers lieux de quartier à Montmartre", transformé par le tourisme de masse.

La mairie assure qu'ils pourront rester, mais en partageant l'espace et après quelques mois de travaux visant notamment à détruire leur buvette, "totalement illégale".

Contacté par l'AFP, le directeur de l'hôtel Oscar Comtet a défendu un projet de renaturation comprenant une "micro ferme avec chèvres et poules", mais "qui laisse toute sa place au club".

"Réunissons nous autour de la table et avançons ensemble", demande-t-il au Clap, dont il est un ancien membre.

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