Claire Policella, une galaxie d’émotions
Créatrice contemporaine, Claire Policella a d’abord façonné son art au travers d’un cursus classique. Puis, elle a laissé voguer son imaginaire, créant de singuliers personnages de papier et de carton. La décoration est peu commune. Dans une entreprise, une collectivité, une association, elle ne peut que surprendre. C’est justement le vœu de Claire Policella.
«J’aime donner de l’émotion à ceux et celles observant mes créations, lire un sentiment dans leurs regards, susciter leur imaginaire», explique d’un timbre de voix apaisé Claire Policella. L’artiste entrouvre assurément une porte vers l’enfance, fait jaillir ces souvenirs d’un passé paraissant si lointain et pourtant encore palpable chez beaucoup d’entre nous. «Le dessin, j’ai toujours baigné dedans, depuis toute petite», sourit celle qui passa sa prime jeunesse entre les lacs Léman et d’Annecy. Peut-être, dans son dessein finalement peu commun, trouve-t-on un zeste d’influence de ce grand-père, Romagnol, qui quitta un jour la péninsule transalpine pour faire sa propre chance dans la patrie de Molière. Claire Policella suit les Beaux Arts à Annecy avant de se diriger vers l’École d’Arts Appliqués de Reims. Les circonstances d’existence l’amènent à Nancy voilà 23 ans. Engagée précocement sur le chemin de l’illustration et de la création graphique, elle sera également maquettiste publicitaire et animatrice de cours de dessin et de peinture. Arrivée du côté de la place Stanislas, elle expose dans des galeries, dont Cyane, dans la cité ducale, donnant corps à des réalisations pour les entreprises et les particuliers.
Au fil des expositions
Un emploi du temps bien ordonnancé pimenté d’une marotte qui va bientôt devenir le point central de sa vie. Claire Policella travaille en effet à la création d’objets de décoration, parfois de dimension lilliputienne. Va ainsi naître au gré de son inspiration, une kyrielle de bonhommes, un bestiaire et un univers plus imaginaire. Papier journal et carton constituent les matériaux de ce défilé surprenant où se conjuguent poésie, fantaisie et légèreté. Insouciance et joie de vivre composent un étrange ballet, à la croisée des mondes d’Alice au pays des merveilles et du fabuleux destin d’Amélie Poulain. Ces sculptures, dont la genèse n’est finalement que du papier froissé rencontrant les mains et la dextérité d’une artiste utilisant peinture, métal… pour leur donner une âme, ne laissent pas indifférents. Prosaïquement, Claire Policella l’avoue volontiers : «Au début, je n’y croyais pas trop.» Et pourtant. Sa planète si originale interroge, surprend et émeut. Elle ne se donne aucune limite : «Les plus grosses pièces peuvent mesurer plus d’un mètre. Par rapport à mes premières créations, j’essaie aujourd’hui de donner plus de raffinement, de me pencher sur les détails.» Elle prend part à de nombreuses expositions à Nancy, Metz, Luxembourg, Strasbourg, Colmar, Paris, Annecy… Ces prochains mois, Claire Policella entend développer ses points de vente, en galeries et boutiques. Ses personnages s’insèrent partout, épousent des décorums éclectiques. La sphère entrepreneuriale peut y trouver un intérêt pour aménager un hall d’accueil, une salle de réunion. «Tout est possible», résume l’artiste. Sûr que face à cette galaxie décalée aux accents charmants, clients comme collaborateurs ne demeureront pas de marbre.
Le Local, maison d’artistes
Claire Policella expose actuellement au 114 de la rue Saint-Dizier à Nancy. Depuis ce mois de septembre, Le Local a ouvert ses portes. Un salon de coiffure évolutif et modulable, donnant résidence au collectif pluridisciplinaire CZ’Arts. Stylés et épurés, les lieux dégagent un certain cachet. Un loft dédié à l’expression des arts, dans leur variété et leur richesse.