Commerce
Cinqueux : le pari gagnant de l'épicerie La Petite Marchande
Séverine Boutin a repris l’épicerie de Cinqueux début avril. Deux mois après, elle affiche un résultat stupéfiant, avec un chiffre d’affaires trois fois supérieur à ses prévisions. Un résultat obtenu par une montée en gamme raisonnée.
Ancienne employée de la grande distribution, Séverine Boutin n’en revient pas ! Il y a encore six mois, elle commençait seulement à envisager gérer sa propre affaire. Et la voilà aujourd’hui à la tête d’une épicerie de village, ouverte début avril, et qui tourne à plein régime. « Cela s’est fait très vite, raconte la jeune femme native de Cinqueux. J’ai commencé à réfléchir à me mettre à mon compte en novembre. Et je me disais que Cinqueux ce serait le top. » C’est sa grand-mère qui apprend alors que l’épicier du village envisage de prendre sa retraite. L’affaire est conclue en deux jours...
« L’emplacement ici est vraiment top. Le magasin est grand avec une belle visibilité et une grande vitrine. Et c’est juste à côté de chez moi. Le village nous plaît et les gens sont super agréables. » Mieux, l’épicerie en place tourne plutôt bien. Boostée par le confinement et le retour aux courses de proximité, elle dispose d’une clientèle d’habitués, fidèle notamment au rayon fruits et légumes, et qui apprécie de pouvoir faire quelques achats d’appoint.
Fruits et légumes frais et de qualité
Néanmoins, la très dynamique jeune femme ambitionne une échoppe qui soit plus qu’une épicerie de dépannage. Son souhait est de gérer une épicerie « locale », avec une montée en gamme. Outre un relookage total de la boutique, elle mise sur des produits de qualité supérieure, et, si possible, produits localement. Pour les fruits et légumes La Petite Marchande ne travaille qu’avec de l’ultra frais. Un élément essentiel pour des produits qui restent le principal cœur de métier de l’épicerie. La proximité avec Rungis notamment, permet une livraison quotidienne, et pour les produits locaux, Séverine Boutin se sert au Clos d’Élogette à Rouvillers, près d’Estrées-Saint-Denis.
Cette politique de l’ultra-frais impose évidemment une bonne gestion des stocks. Mais la jeune femme formée en grande distribution connaît son affaire. Elle joue aussi la carte de la proximité en servant elle-même les clients, évitant ainsi les tripotages. Elle bénéficie également d’un gros débit. « Nous sommes à une palette par jour, se félicite-t-elle. Et puis nous valorisons les produits un peu justes avec des paniers anti-gaspi. »
Des produits artisanaux à prix abordable
En parallèle, la jeune femme développe une gamme de produits locaux et artisanaux. Miel, fromages, gourmandises, mais aussi une sélection de vins et un rayon de bières artisanales qui commencent à être célèbre. Les fournisseurs sont triés sur le volet. Pas question de retrouver leurs produits dans la grande surface d’à côté, à un prix cassé. Pour autant, La Petite Marchande, ne cherche pas à assommer ses clients. « Je n’aime pas le terme "épicerie fine", car il laisse penser que les produits seront chers, soutient Séverine Boutin. On mise sur la qualité, mais nous ne sommes pas chers par rapport à la concurrence. On marge un peu moins, mais on s’y retrouve sur le volume ».
En tout cas, la mayonnaise a pris. Le chiffre d’affaires de l’épicerie a triplé par rapport à ce qui était de très bons mois pour l’ancien propriétaire. De quoi rassurer rapidement la jeune femme qui a investi ses économies dans l’affaire. Après seulement deux mois, elle a déjà embauché une salariée, permettant ainsi à son conjoint de retourner à son travail dans l’événementiel. « On fait beaucoup d’heures, mais quand on voit le résultat, on est content ! Et on commence déjà réfléchir à se développer. »