Cinquante ans et toujours innovante

Spécialiste depuis 1966 de la climatisation et du chauffage, Nord climatisation, désormais baptisée Nord clim, est à la pointe de l’innovation sur les nouveaux matériaux et moyens de chauffage. Mais, désormais, c’est surtout sur le plan de l’innovation sociale que se place l’entreprise, qui tente de réinventer son mode de fonctionnement dans un «nouveau monde».

Nord Clim a fêté ses cinquante ans en gande pome à la CCI Grand Lille en novembre.
Nord Clim a fêté ses cinquante ans en gande pome à la CCI Grand Lille en novembre.
D.R.

Emmanuel Bayart, le PDG de Nord Clim, et Etienne Denis, le DG.

 

 

D.R.

Nord Clim a fêté ses cinquante ans à la CCI Grand Lille en novembre.

 

 

Fondée en 1966 à Hem par Jacques Bayart, Nord climatisation s’est rapidement spécialisée dans la climatisation et le chauffage, d’abord des salles informatiques, puis des magasins des grandes chaînes du textile, puis des bureaux tertiaires. Une expertise qui lui vaut aujourd’hui la confiance de quelque 3 000 clients, dans la région et dans une large moitié nord de la France, auprès de qui l’entreprise réalise installation, SAV et entretien des systèmes de climatisation, aération et chauffage. Les deux tiers du chiffre d’affaires, d’environ 15 M€, sont réalisés sur le tertiaire et les commerces. Le dernier tiers provient du service et du SAV.

Vers un nouveau monde. Mais malgré ses cinquante ans d’existence, Nord climatisation, présidée aujourd’hui par Emmanuel Bayart, le fils du fondateur, se vit comme une toute jeune entreprise. Et pour cause : il y a cinq ans, elle a décidé de refondre complètement son modèle et d’inventer une façon de fonctionner bien à elle. «Nous avons totalement repensé notre projet d’entreprise en le recentrant autour de l’accompagnement de nos salariés vers le monde d’aujourd’hui. Nous avons mis en place toute une série d’outils qui vont nous permettre d’évoluer différemment», expose Etienne Denis, le directeur général de l’entreprise. Une entreprise qui a voulu s’adapter mieux et plus vite à de nouvelles contraintes, plutôt que de lutter avec des armes obsolètes, explique le dirigeant. «Evoluer, c’est une obligation depuis la crise de 2008, qui a signé pour nous la fin d’un monde et l’entrée dans un nouveau. Ce n’est pas seulement une crise dont on ne sort pas, ce sont des problématiques entièrement nouvelles. Chaque année qui vient est plus difficile que la précédente, les marges baissent sans cesse…  Nous sommes dans un nouveau système qu’il faut appréhender avec les outils de l’avenir, pas ceux d’hier.» Un mantra qui demande beaucoup d’imagination dans un monde où «tout le monde est pris au dépourvu. Dans la dernière décennie, on a connu plus de bouleversements que dans les 100 dernières années, poursuit Etienne Denis. A nos yeux, c’est notre rôle d’accompagner nos salariés et de les préparer pour qu’ils soient à même de faire face, non pas à une nouvelle économie, mais à l’économie du nouveau monde qui nous entoure».

Formation maison. Une préparation qui passe par différents aspects qui contribuent à faire de Nord clim une entreprise à part. D’abord, Nord clim a mis sur pied, il y a douze ans, une formation d’un an, dont six mois de compagnonnage dans l’entreprise, pour ses futurs salariés. «Nos métiers demandent des compétences croisées en froid, en électricité, en soudure et en informatique, détaille Etienne Denis. Et dans notre école, nos futurs climaticiens suivent aussi des modules autour de la connaissance de soi et du savoir-être. Nous prenons une dizaine d’apprentis par an, et même si tous ne sont pas embauchés, leurs acquis peuvent sans problème être validés dans le cadre d’une VAE…» Aujourd’hui, 85% des 100 CDI et 35 ETP que compte l’entreprise sont passés par cette formation maison. Des salariés qui continuent à être formés tout au long de leur carrière.

Tous entrepreneurs. Autre particularité de Nord clim, son incubateur d’entreprise, destiné… à ses propres salariés. La société a mis sur pied un incubateur pour inciter ses salariés à se lancer dans l’entreprenariat s’ils en ont l’envie. Libre à eux d’imaginer ensuite leur rapport à leur ancien employeur en restant son partenaire ou, carrément, en se posant en concurrent. «C’est une question d’épanouissement des gens et de mutualisation d’expertise. Si, au bout d’un moment, on n’a plus la possibilité de faire évoluer quelqu’un, c’est aussi bien s’il monte sa structure et que l’on devienne son client s’il en a l’envie. Libre à lui alors de travailler pour d’autres ! Et si l’un de nos anciens salariés préfère devenir concurrent… On a cinquante ans d’expérience et  on réalise 15 M€ de chiffre d’affaires : il y a du chemin à parcourir avant de nous faire peur !»

Chaque année, Nord clim met également sur pied un  projet impliquant tous ses salariés, qu’il s’agisse de vivre pendant deux jours le quotidien d’un autre membre de l’entreprise – y compris les dirigeants – pour voir comment il travaille, ou de réfléchir ensemble aux valeurs de la société.

Filiale parisienne. Il y a dix ans, Nord clim a créé une filiale à Paris, où 10 salariés se consacraient uniquement à l’entretien et au SAV. Mais, depuis un an, l’accent a été mis sur Paris, avec la création d’un département installation, et «l’activité démarre bien», assure Etienne Denis. «Le marché est cinq fois plus grand que celui de Lille. Même s’il y a davantage de concurrence, gagner des marchés va être plus facile, estime Etienne Denis. Il n’y a pas le même phénomène de réseaux et d’habitudes que dans la région. Là-bas, chaque affaire est une nouvelle affaire, il n’y a pas d’habitude qui vaille.» Jusqu’à présent, le bureau parisien réalisait environ 800 000 € de chiffre d’affaires, l’objectif est de passer à 1,2 M€ cette année et à 3 M€ l’an prochain. Dans deux ans, l’antenne parisienne devrait réaliser 5 M€ de chiffre, prévoit Nord clim, dont le chiffre d’affaires global devrait alors s’élever à 20 M€.