Cinq salles de cinéma dans un ancien site industriel

Faire préférer le centre-ville d’Armentières aux complexes de Villeneuve-d’Ascq et Englos est le pari de Bernard Haesebroeck.

Une vue de la future rue couverte conçue par Hubert Maes avec en fond la résille de la grande travée de Vandenbergh.
Une vue de la future rue couverte conçue par Hubert Maes avec en fond la résille de la grande travée de Vandenbergh.

Les amateurs de culture connaissent déjà le Vivat d’Armentières. Ceux qui aiment sortir au cinéma, prendront-ils dans quelques mois le chemin de l’ancienne cité textile pour une sortie ? Tel est le pari lancé par Bernard Haesebroeck, maire d’Armentières, épaulé par la SEM Ville renouvelée, lesquels ont décidé de reconvertir les murs anciens d’une maison de commerce en cité cinématographique avec bientôt cinq salles.
Il y a 15 ans que le Rex a fermé ses portes. Les promoteurs espèrent d’ici cinq ans attirer 200 000 spectateurs par an dans ce cinéma qui ne sera pas comme les autres car installé dans ce qui aura été conservé d’une ancienne maison de commerce à la façade spectaculaire.

Façade conservée. La tâche d’insérer le nouveau complexe dans un bâtiment inscrit Monument historique a été confié à un spécialiste, l’architecte Hubert Maes auquel on doit par exemple la transformation de l’hospice Gantois à Lille. Il a fallu cinq ans de travail à cet urbaniste pour non seulement adapter le bâtiment mais aussi l’insérer dans le tissu urbain.

Car le futur cinéma d’Armentières est un lieu de centre-ville. Repérable à la très haute travée en plein cintre dessinée en 1881 par l’architecte Vandenbergh pour Auguste Mahieu-Ferry, le nouveau bâtiment va conserver une partie des poteaux de soutènement de la halle, replacés dans ce qui sera le foyer,  partie commune, tandis que les salles seront installées dans une partie démolie.  Cette grande travée caractéristique de Vandenbergh donnera accès à une rue centrale suivant un principe cher à Hubert Maes qui a créé une même rue traversante à l’hôpital Saint-Vincent à Lille et qui veut que les lieux qu’il conçoit soient à l’échelle de la ville qui les entoure, mais aussi en liaison avec leur quartier.

Circulation. Liaison est le maître mot, car à deux pas se trouve le pôle d’échanges multimodal qui permet de préférer le train. Il est également à deux pas de piéton du centre-ville. Enfin, il est adossé à la médiathèque. Il aura fallu 15 ans de réflexion pour ce chantier de 11,3 M€. La maîtrise d’ouvrage a été confiée à Eiffage construction. La Ville sera propriétaire des murs et l’exploitation confiée, sous la direction de Marie-Laure Couderc, à la société C2L. La conception a été suivie par la Direction régionale des affaires culturelles qui, aux dires des partenaires, s’est montrée particulièrement conciliante dans l’aménagement délicat d’un monument historique. L’opération n’aurait pu avoir lieu sans l’entremise de la SEM Ville renouvelée qui agit ici comme opérateur, car l’insertion de ce complexe dans une ancienne «maison de commerce» agira à terme comme moteur du renouvellement de tout un quartier, dans une ville qui ambitionne de retrouver une place dans la Métropole. 

@agence-maes.com

Une vue de la future rue couverte conçue par Hubert Maes, avec en fond la résille de la grande travée de Vandenbergh.