Cinq ports pour cinq escales
Avec 150 km de littoral, la Côte d’Opale est naturellement ouverte sur la plaisance maritime. Le Syndicat mixte de la Côte d’Opale a créé un réseau, animé par Sylvie Logié, pour relayer les dynamiques individuelles de ses cinq ports (deux dans le Nord, trois dans le Pas-de-Calais) au profit d’initiatives collectives.
La Gazette. Qu’est-ce que le réseau Plaisance Côte d’Opale ?
Sylvie Logié. L’union faisant la force, les cinq ports de la Côte d’Opale, de la frontière belge à la baie d’Authie, ont mutualisé leurs moyens, mobilisé leurs énergies et font naître des idées nouvelles. En bordure de l’un des détroits les plus fréquentés au monde, à la jonction de la mer du Nord et de la Manche, notre réseau, créé en 1999, propose cinq escales bien différentes : un port au grand large (Dunkerque), une escapade touristique (Gravelines et sa citadelle Vauban), un passeport pour la Grande-Bretagne (Calais), un havre au coeur d’une ville d’art et d’histoire (Boulognesur- Mer), et un port nature et tranquille (Etaples).
En quelques chiffres, que pèse la plaisance en Nord- Pas-de-Calais ?
On recense un total de 2 562 anneaux et 1 580 usagers permanents. Et près de 400 navires sont en liste d’attente sur l’ensemble des cinq ports. En 2011, ont été accueillis 6 818 bateaux pour un total de 29 894 nuitées, ce qui a généré environ 3 millions d’euros de dépenses d’escale (redevances portuaires, accastillage, services, alimentation…). Mais la filière nautique régionale rassemble aussi 50 entreprises (constructeurs et équipementiers pour trois quarts des emplois, services aux plaisanciers pour deux tiers des sociétés).
Quelles sont vos actions ?
Nous travaillons sur bien des fronts : développement de la plaisance et amélioration de l’accueil, promotion de nos ports, sécurité en mer et prévention, environnement, gestion collective… Quelques exemples : nous avons entrepris une étude sur le profil du plaisancier nord-européen avec l’université du Littoral Côte d’Opale pour anticiper ses attentes, choisi un logiciel de gestion des places disponibles (Alizé) et formé les agents portuaires à son utilisation.
Après “good morning”, “goedemorgen”, nous avons formé nos agents d’accueil à l’apprentissage du néerlandais, car la clientèle des Pays-Bas représente désormais 30% de la fréquentation de nos ports. On a aussi oeuvré pour décrocher des labels et des gages de qualité, dont nous savons les Britanniques friands : trophées de l’Escale (obtenus par Boulogne en 2009, par Gravelines en 2010), Pavillon bleu, station nautique 3-étoiles, et surtout les Gold Anchor Awards décernés par le London Boat Show que nos cinq ports peuvent arborer.
Vous avez également développé une carte de fidélité ?
Les plaisanciers locaux sont également source de notre attention, notamment dans une recherche de dynamique de navigation qui nous tient à coeur. Le “Pass Opale” leur permet maintenant de bénéficier de cinq nuitées gratuites dans l’un des cinq ports du réseau. De même, nous avons établi des accords avec la Cruising Association. Celle-ci a sollicité un partenariat pour que nos ports fassent bénéficier ses 3 500 membres d’une réduction de 10% lors de leurs séjours. Ce type d’accord ne peut que favoriser la venue des Britanniques sur la Côte d’Opale.
Quels sont les projets dans chacun des cinq ports ?
Sous notre impulsion, les ports ont initié des programmes d’aménagement de leurs infrastructures, de cales de mises à l’eau notamment. Alternative au manque de places dans les ports, cette solution est particulièrement opportune pour les bateaux de moins de 6 mètres (11 000 recensés sur la Côte d’Opale). Ces accès à l’eau demandent des aménagements spécifiques, un espace important de manoeuvre et de stationnement des véhicules, ainsi que de leurs remorques. Mais nous avons des extensions en cours : 90 places au bassin Napoléon de Boulogne en 2011 (1,3 M€ HT), avant une extension (200 places accompagnées d’aménagements à terre) le long de l’ex-gare maritime (5 M€) et la création d’un port à sec (250 places pour 3,5 M€ HT). à Gravelines sont prévus 112 anneaux au bassin Vauban, 26 au quai des Islandais et 75 à l’anse des Espagnols. Calais s’est engagé dans une démarche qualité et a obtenu en 2011 la certification Iso 9001. à Etaples, ce sont 4 M€ en quatre ans que va investir le conseil général du Pas-de- Calais pour l’avenir d’un port qui mise sur la pêche et la plaisance pour renforcer, là aussi, son attractivité économique et touristique. Enfin, Dunkerque, lauréat “port exemplaire” 2009, verra sur le site du Grand- Large l’avancement du projet de construction d’un nouveau bureau de port. Sera poursuivie également la démarche de requalification du môle 1 en plein centre-ville (500 anneaux prévus en différentes phases).
Et en ce qui concerne l’environnement ?
Le développement durable est une préoccupation majeure des ports de plaisance. Développeurs et plaisanciers y participent collectivement. La construction de nouveaux anneaux s’associe désormais à la mise en place de la maîtrise de consommation de l’eau et de l’électricité par l’installation de bornes. Des systèmes de carénage respectueux de l’environnement prévoient la récupération des eaux de traitement. Quant aux pompes de fourniture de carburant, elles sont sous haute surveillance. De même, des aires de collecte de déchets permettent le tri sélectif à l’arrivée des bateaux. Plaisance Côte d’Opale distribue dans chaque port des sacs poubelles fabriqués à partir de matières renouvelables. Enfin, nous organisons des journées de sensibilisation des plaisanciers au développement durable : avec le nettoyage des ports par les plaisanciers eux-mêmes. La mobilisation est importante.
Réseau Plaisance Côte d’Opale – BP 611 – 62321 Boulogne-sur-Mer. Tél. : 03 21 99 44 50 – www.plaisance-opale.com