Christophe Bénard, un menuisier-ébéniste d'art engagé dans la transmission de son savoir-faire
Christophe Bénard est menuisier-ébéniste spécialisé dans la restauration des monuments historiques. À la tête d'une entreprise familiale de 17 salariés, labelisée Entreprise du patrimoine vivant, l'artisan d'art veut donner une nouvelle image de son métier en transmettant son savoir-faire.
La passion pour les châteaux forts,
les belles pierres, l'Histoire et la matière noble qu'est le bois,
c'est un peu tout cela qui a conduit Christophe Bénard à reprendre
l'entreprise familiale et devenir menuisier-ébéniste restaurateur
de monuments. « Le terme menuisier veut dire rendre plus
menu, j'amenuise le bois », explique Christophe Bénard.
« Nous devons ce nom à un décret royal, nous sommes l'un
des seuls corps de métier à pouvoir dire ça »,
sourit-il.
Christophe Bénard est spécialisé dans la restauration de monuments historiques. « J'ai commencé avec mon père qui, lui, était plutôt sur la construction d’œuvre et moi je m'occupais des monuments », raconte-t-il. Une fois son père parti à la retraite, il reprend les rênes avec pour volonté de sauvegarder le patrimoine. Sites publics ou privés, classés ou pas, Christophe Bénard apporte son expertise et son savoir-faire au service de ses clients. « La restauration dont je suis le plus fier est celle de l'église de Mont-de-l'If, car elle a été commencée par mon père dans les années 70 puis j'ai pris la suite », se souvient-il. Et d'ajouter en riant : « Peut-être que mon fils aura l'occasion de la restaurer, ça fera la troisième génération. » Car la relève est déjà assurée pour Ateliers Christophe Bénard, son fils reprendra l'entreprise familiale pour continuer de faire perdurer ce savoir-faire.
Labelisée Entreprise du patrimoine vivant
Ce savoir-faire a permis à Ateliers
Christophe Bénard d'obtenir le label Entreprise du patrimoine
vivant. Un label exigeant décerné pour cinq ans qui implique
des engagements pour l'artisan d'art. « En tant qu'EPV, nous
devons transmettre notre savoir-faire », précise-t-il. Et
cela le réjouit. « Nous formons des apprentis et des
stagiaires qui viennent de CFA mais aussi des Compagnons du devoir,
lance-t-il. Pour moi, c'est important que le métier retrouve ses
lettres de noblesse car il est souvent galvaudé. »
Ainsi, il a pu accueillir au sein de son équipe des jeunes mais
aussi des personnes en reconversion professionnelle. Et cela ne va
pas s'arrêter de si tôt : « Nous avons beaucoup de
demandes depuis quelques années », note Anne-Marie Bénard,
son épouse.
Dans l'atelier, la dizaine de salariés présents s'affaire. « La restauration, c'est appréhender la vétusté en sachant jusqu'où on peut aller », explique Christophe Bénard en montrant les différentes pièces en cours de restauration. Car, parfois le budget est limité et l'artisan doit composer pour apporter technicité, fiabilité et durabilité. « C'est un dialogue constant entre le propriétaire, l'architecte et nous. » Avec plus de 35 ans d'expérience, l'artisan est désormais aguerri. « Il faut 10 ans pour former un bon ouvrier, avec au moins deux ans pour devenir menuisier et deux ans pour se spécialiser car ici, chacun a sa spécialité », conclut-il.