Développement

Chopin : la Maison de Champagne qui se développe à Soissons

La société Chopin est arrivée à Soissons pour diversifier son activité, en premier lieu pour développer sa gamme d'apéritifs et de vins rosé, rouge et blanc. Mais en une petite année, Didier Chopin a déjà multiplié les projets : production agricole, pomme de terre de l'Aisne, bière, food truck... Et quelque chose nous dit qu'il ne compte pas s'arrêter là.

Didier Chopin a investi dans une nouvelle chaîne de production au Village PME de GrandSoissons Agglomération.
Didier Chopin a investi dans une nouvelle chaîne de production au Village PME de GrandSoissons Agglomération.

La Maison de Champagne Chopin s'est installée à Soissons il y un an, plus précisément au Village PME, aménagé dans des anciennes friches BSL à Billy-sur-Aisne par GrandSoissons Agglomération. La société y occupait au départ 1 600 m², et très vite d'autres cellules attenantes se sont avérées nécessaires pour son activité. Un bâtiment BSL en friche voisin a également été racheté.

 « Nous y installerons notre usine de production de bouteilles en y incorporant une salle complètement stérile, dite blanche. C'est un équipement encore très rare en France et il nous permettra d'acquérir une certification supplémentaire pour nous ouvrir d'autres marchés. » Didier Chopin anticipe ainsi les futures législations plus strictes de garantie de qualité : « Le désamiantage devra se faire dans ce bâtiment, et il faudra compter deux ans de travaux. »

Le cœur de métier de la Maison Chopin est bien sûr la production et la vente de Champagne. Didier Chopin a en effet créé son entreprise en 1989 à Champlat-Boujacourt dans la vallée de la Marne. Il exploite aujourd'hui huit hectares et produit 500 000 bouteilles par an qu'il exporte dans 40 pays à travers le monde.

Diversification et multiplication des projets

Cela étant, il n'est pas venu en terres soissonnaises pour produire son appellation Champagne évidemment. Chopin est avant tout ici pour se diversifier et y développer ses nouveaux vins et apéritifs de la marque "La Nouvelle Vallée". Les vins rosé, rouge, blanc dits "tranquilles", le vin pétillant aromatisé Festy'Chop, l'apéritif pétillant aux trois parfums Apéri'Chop Fines Bulles brevetés Chopin et les poches bag-in-box sont maintenant en production et étiquetées à Billy-sur-Aisne.

Un nouvel Apéri'Chop sans alcool vient aussi élargir la gamme de produits de la marque. Ludivine Jeanmingin, la responsable du site soissonnais, précise : « Didier Chopin a choisi Soissons pour se diversifier car le territoire propose à la fois des locaux à acquérir non loin de la Marne et des terres cultivables pour y planter nos fruits qui feront les arômes de nos apéritifs. » De fait, la SAS Chopin ne s'inscrit pas dans le paysage comme une société éphémère et détachée, loin s'en faut, elle multiplie déjà les activités sur le territoire.

« Didier est un passionné et il ne compte pas s'arrêter là, il développe toujours 100 000 idées à l'heure », s'amuse Ludivine. À commencer par la production agricole à travers une filiale du groupe, AC Prestations. Créée il y a cinq ans, la société AC Prestations représente d'ailleurs la volonté de diversification souhaitée par Didier Chopin. Elle est en l'occurrence le domaine de son fils Adrien qui s'est pour sa part spécialisé dans la gestion de terres agricoles.

Ludivine Jeanmingin, la responsable du site soissonnais, présente deux nouveaux vins et apéritifs produits à Billy-sur-Aisne.

Son activité sera ici prépondérante puisqu'avec la reprise de terres cultivables autour de Soissons, les fruits qui y seront plantés feront les arômes des vins et des apéritifs de La Nouvelle Vallée. Dans le même temps, Chopin fera travailler d'autres agriculteurs locaux pour ses produits et apportera ses diverses prestations.

En effet, AC Prestations compte bien prendre une part active dans le développement et la modernisation de l'agriculture locale. Un premier exemple : l'investissement dans la plus grosse moissonneuse-batteuse en Europe. Un deuxième exemple : la commande de 1 200 tonnes de pommes de terre auprès des producteurs locaux pour commercialiser dès à présent la pomme de terre de l'Aisne par sachet de cinq kilos, « nous venons de recevoir l'équipement pour laver les pommes de terre », annonce Ludivine Jeanmingin.

Et les propos de la responsable du site soissonnais se confirment, les idées fusent chez Chopin, mais surtout, elles ne sont pas longues à se mettre en place. La société vient maintenant de se lancer à Soissons dans la production de bières : la By Chop en versions blondes et rouges à la mûre. « C'est en fait une demande des consommateurs que nous rencontrons sur les marchés et les événements. » 

Ni une di deux, l'entreprise s'est alors lancée dans la brasserie, la blonde est d'ores et déjà en bouteille. « Nous nous sommes entourés de spécialistes, souligne Ludivine, mais Didier Chopin étant lui-même fils d'agriculteur, il a toujours travaillé les céréales, il connaît et a même composé les recettes. Elle annonce encore : La bière plaît et avec nos nouveaux marchés nous multiplions la production par douze, cela représente plus de 1 000 bouteilles par jour et l'agrandissement sur deux nouvelles cellules. »

« Nous sommes fiers de nous développer ici »

De la bière au plat il n'y a qu'un pas que l'entrepreneur n'a pas mis longtemps à franchir. La SAS Chopin a en effet ouvert fin avril un food truck au Village PME : « L'idée est avant tout partie du fait que nous mêmes et nos salariés perdions du temps à repartir vers Soissons le midi, et cela à des horaires toujours variables. Le food truck se met donc en place dans un premier temps pour notre propre confort, puis nous nous sommes dits que nous pouvions l'ouvrir à tout le monde, je pense surtout aux gens qui travaillent, qui ne finissent pas forcément à midi pile et qui veulent tout de même manger quelque chose quand ils s'arrêtent à 13 h 30 ou 14 heures. » Ludivine Jeanmingin ajoute : « Cela permet également de créer un nouvel emploi, un poste à temps complet qui se divisera à mi-temps pour le food truck et à mi-temps dans l'usine. »

En termes d'emplois, l'arrivée de la SAS Chopin est aussi synonyme d'embauches : 50 personnes pour les cinq ans à venir, principalement en tant qu'opérateurs de ligne. Pour l'heure, l'entreprise vit sa mise en route avec cinq employés sur une première ligne de production et 22 cuves déjà en place. Mais l'ambition est bien de s'implanter en terres soissonnaises : « Nous sommes fiers de nous développer ici, souligne Ludivine, elle-même Soissonnaise et élue à Nouvron-Vingré, de participer à l'économie du territoire et de valoriser les produits axonais. »

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.