Chine: un nouveau gouverneur à la tête de la banque centrale
La Chine a nommé mardi un économiste de formation, Pan Gongsheng, comme nouveau responsable de sa banque centrale, au moment où les nuages s'accumulent sur la...
La Chine a nommé mardi un économiste de formation, Pan Gongsheng, comme nouveau responsable de sa banque centrale, au moment où les nuages s'accumulent sur la croissance de la deuxième économie mondiale.
Pan Gongsheng, 60 ans, remplace à ce poste Yi Gang, qui dirigeait la banque centrale depuis 2018 et a atteint l'âge de la retraite.
Cette nomination, rapportée par l'agence de presse officielle Chine nouvelle, était attendue: M. Pan avait été désigné début juillet secrétaire du Parti communiste auprès de la banque. Ce titre faisait déjà de lui le plus haut responsable hiérarchique de l'autorité monétaire chinoise.
Cette prise de fonction intervient au moment où la deuxième économie mondiale fait face à un ralentissement de sa croissance et un taux de chômage record chez les jeunes.
Pan Gongsheng était auparavant à la tête du régulateur chinois des devises étrangères, un poste qu'il occupait depuis 2016 lorsque la Chine faisait face à une importante fuite de capitaux. En parallèle, il était aussi depuis 2012 l'un des vice-gouverneurs de la banque centrale.
M. Pan, qui a été en partie formé dans les prestigieuses universités de Cambridge et Harvard, est réputé avoir une riche expérience des banques et des politiques chinoises.
"Si tous ces postes avaient été mal gérés, cela aurait conduit à la fin de (sa) carrière", relève le cabinet Trivium basé à Pékin et spécialisé dans l'économie chinoise. "Au lieu de cela, il s'est forgé une réputation de de spécialiste en résolution de problèmes et d'être politiquement avisé", indiquent dans une note les analystes de Trivium.
"Pan Gongsheng est un technocrate [...] et non un loyaliste" du président chinois Xi Jinping, souligne le politologue Neil Thomas, spécialiste de la Chine auprès du cercle de réflexion Asia Society.
Sa nomination "suggère que Xi (Jinping) est encore plus préoccupé par (l'état de) l'économie qu'avant le 20e Congrès" du Parti communiste en octobre 2022, quand les mesures anti-Covid pénalisaient alors lourdement l'activité, analyse M. Thomas. Il reste toutefois "à voir" quel pouvoir de décision aura Pan Gongsheng, tempère le chercheur.
La reprise post-Covid tant espérée en Chine après la levée des restrictions sanitaires fin 2022 tend ces derniers mois à s'essouffler. La croissance du géant asiatique a progressé de seulement 0,8% d'un trimestre à l'autre sur la période avril-juin, fragilisée par une consommation atone, un secteur immobilier en crise et le spectre de la déflation.
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