Chimie, des entreprises picardes innovantes
C’est l’un des secteurs les plus actifs en matière d’innovation. Entre 2010 et 2012, deux tiers des entreprises picardes de chimie ont innové, notamment en termes de procédés. Une stratégie appuyée par de nombreuses coopérations, en particulier avec l’enseignement supérieur et les administrations publiques.
54% des entreprises de dix à 20 salariés ont réalisé une innovation.
Dès 2007, le conseil régional a défini une Stratégie régionale d’innovation (SRI) pour soutenir les filières, avec entre autres les pôles de compétitivité et les coopérations entre sphère privée et laboratoires universitaires. Des axes prioritaires réaffirmés sept ans plus tard via la Stratégie de spécialisation intelligente (S3) portée par l’Union européenne. Parmi les domaines identifiés comme étant prioritaires : la chimie – en témoigne la place allouée à la bioéconomie et bioraffinerie dans la S3. « Cette volonté s’appuie sur l’identité industrielle de la Picardie, terreau d’une tradition chimique bien implantée, qui aujourd’hui innerve le tissu productif », peut-on ainsi lire dans le dernier Insee Analyses Picardie.
La région comptabilise près de 280 entreprises de plus de dix salariés (dont 214 principalement implantées à l’échelle régionale) spécialisées dans les industries chimiques, pharmaceutiques, de fabrication de produits en caoutchouc et plastique et de première transformation des métaux. Et en proportion, les entreprises de la filière chimie innovent plus que la moyenne des filières industrielles, à 66% (deux points de moins que la moyenne nationale), surtout en ce qui concerne l’amélioration des procédés (41% contre 24% dans l’ensemble des secteurs). En moyenne, les produits nouveaux représentent 31% du chiffre d’affaires des entreprises innovantes (4 points de plus qu’en France). L’innovation en organisation concerne elle 39% des entreprises de la chimie, entre 2010 et 2012, et celle en commercialisation engage 27% des entreprises picardes (contre 29% en France).
R&D et coopération
La R&Dconcentre à elle seule 70% des dépenses d’innovation, les PME de moins de 20 salariés et les grandes entreprises affichant des taux d’effort plus élevés que la métropole (respectivement 10% et 7% de leur chiffre d’affaires en 2012, soit trois points de plus qu’au niveau national). Le solde des dépenses comprend l’acquisition de machines, équipements, logiciels ou bâtiments, à 28%. « La capacité à conduire en interne une démarche d’innovation est ainsi un facteur stratégique pour le développement pérenne de l’entreprise et l’appropriation des nouveaux outputs ainsi obtenus », relève l’Insee, qui rappelle que trois entreprises sur cinq font de la R&D interne en continu, ce qui n’empêche pas le recours à l’externalisation : 51% des entreprises picardes innovantes (46% en France) externalisent tout ou partie de leurs travaux en recherche et développement.
Les partenariats permettant de partager les risques inhérents aux nouveaux investissements, les coopérations se sont nouées, notamment avec les laboratoires universitaires ou l’enseignement supérieur – quatre partenariats sur cinq sont noués avec une faculté ou un institut régional. 49% des entreprises innovantes de chimie ont recours à la coopération en Picardie, en particulier celles situées dans le secteur de la fabrication de produits en caoutchouc ou en plastique, à 53% (15 points de plus qu’au niveau national).