Apiculture
Chavignon : Les Ateliers de l’abeille produisent du miel depuis quatre générations
Avec une production de miel en transhumance, Jean-François Villaire représente à lui seul, la quatrième génération à la tête des Ateliers de l’abeille, basé à Chavignon dans l’Aisne. Créée en 1984, l’entreprise familiale propose aujourd’hui des stages et des visites, les amateurs de miel viennent en nombre…
D’amour et d’abeilles. C’est la recette qu’a choisi d’appliquer Jean-François Villaire, dirigeant de la société Les Ateliers de l’abeille basée à Chavignon. Avec une exploitation de 800 ruches, cette entreprise familiale perdure depuis quatre générations. « On produit du miel, mais nous élevons également nos abeilles, note le dirigeant. Notre système de transhumance [ndlr, suivi de la floraison des fleurs en fonction des différentes régions] nous permet d’avoir dix à 14 variétés de miels. »
Du tilleul à l’acacia
Ce suivi des fleurs permet aux Ateliers de l’abeille de déplacer ses ruches partout en France. Ainsi, il est possible pour l’éleveur de produire du miel de tilleul (spécialité des Hauts-de-France), du miel d’acacia, du miel de luzerne, fleurs de la Marne, jusqu’aux Vosges avec du miel de sapin. Une couverture nationale qui permet à l’entreprise d’atteindre les 400 000 euros de chiffre d’affaires annuel. « Avec ce système, notre rendement est certes plus faible, mais cela nous permet de produire différents miels et de favoriser la qualité », précise Jean-François Villaire.
La boutique de l’entreprise propose aussi près de 550 articles dérivés de ces nectars de fleurs. De la bougie fabriquée avec de la cire d’abeille, en passant par des bonbons, des pâtisseries, jusqu’aux cosmétiques, l’entreprise a analysé toutes les possibilités de rentabiliser sa production.
Au gré des visites
La structure qui produit entre une à 1,5 tonne de miel par jour va même jusqu’à proposer au grand public un véritable musée sur l’histoire de l’apiculture. « On se situe dans un carrefour touristique entre Center Parcs, les forêts comme Pinon et Urcel juste à côté, mais aussi la cathédrale Notre-Dame de Laon, alors proposer des visites ne pouvait qu’être positif », sourit le dirigeant. Et ce dernier avait raison, puisque pré Covid-19, le site enregistrait près de 10 000 visiteurs à l’année. Sous la forme d’un parcours, les curieux déambulent entre les prémices de l’apiculture, à sa production aujourd’hui dans les locaux des Ateliers de l’abeille jusqu’à la mise en pot et la vente. Une découverte 100% ludique.
Mais
Jean-François Villaire tient aussi à former et à présenter le
métier d’apiculteur. C’est pourquoi il propose également des
stages de formation d’une journée composés d’une matinée
théorie et d’une après-midi pratique en binôme sur une ruche.
Le coût s’élève à 258 euros.
« C’est
vraiment une journée en totale immersion, prévient
le producteur, avant de compléter. Les
débutants ou les apiculteurs que j’ai sont tout de suite dans le
bain, c’est plus formateur. »
La technologie au service des ruches
Pour améliorer sa traçabilité, Les Ateliers de l’abeille ont décidé de placer dans 50 ruches, un système électronique appelé B-Keep. Développée par la société axonaise Hostabee, « cette technologie nous permet, une fois déposée dans la ruche, d’avoir un suivi à distance », explique Jean-François Villaire. Autrement dit, cela permet à l’apiculteur de savoir, en temps réel, s’il faut qu’il aille au rucher, si ses abeilles produisent, si ses ruches sont pleines de miel, etc. Une technologie 100% vertueuse puisqu’elle offre aux producteurs la possibilité d’anticiper. « Cet outil nous permet de gagner en frais de déplacement et donc en impact carbone sur l’environnement », conclut Jean-François Villaire.