Chauny : un garage où l’on peut mettre ses mains dans le cambouis

Il a les ongles cernés de noir, un pantalon taché d’huile et un polo noir siglé du nom de sa nouvelle entreprise : "Autonome Garage". Son regard franc, sa voix grave et enjouée mettent à l’aise tout de suite. Discuter quelques minutes avec François Rdzanek donne envie d’aller voir sous le capot et de mettre les mains dans le cambouis, même aux plus novices. « J’adore le contact avec la clientèle, et c’est vraiment pour cela que je voulais créer ma propre entreprise », sourit-il.

Ici, c’est à la carte. « Je fais des réparations toutes marques comme un garage classique, explique le trentenaire, le client peut aussi m’apporter des pièces qu’il a commandées sur Internet ou parfois des pièces d’occasion, que je monte ensuite. Et enfin, il y a la partie self, où le client intervient lui-même sur son véhicule ». Pour cela, il loue un pont, les outillages complets, 28 euros de l’heure, ou 180 euros pour la journée. « J’ai des clients collectionneurs, et qui refusent que quiconque touche leurs voitures ! ».

Pour ces passionnés, c’est un bon moyen de réparer confortablement et en sécurité leur véhicule, « avec un pont c’est plus pratique qu’avec 4 parpaings, installés dehors ! ». Et pour ceux qui ont peur de mal faire et qui s’y connaissent peu, François Rdzanek propose également un forfait avec une aide personnalisée. Récemment, un client « qui ne savait pas planter un clou » a appris à faire sa première vidange, « il est reparti très content d’avoir vu comment cela se faisait, et il est revenu 3 jours après pour monter des pneus lui-même ! ».

Des factures plus légères

La plupart des clients viennent chez François Rdzanek par souci d’économie, « si vous achetez vous-même les pièces, l’huile etc., la facture est beaucoup moins salée ». D’autant que c’est lui qui s’occupe de gérer le recyclage des pièces usagers et de l’huile. Certains clients passent également du temps à le regarder travailler, « c’est très important pour moi d’être très transparent ».

Depuis son ouverture en octobre dernier, son carnet de rendez-vous se noircit doucement. Le bouche à oreille fonctionne très bien, notamment du côté des campings-caristes. « J’ai un client avec un gros camping-car dont aucun garage ne voulait s’occuper, il devait faire 250 km pour trouver un endroit qui accepte de changer ses pneus. Ici, j’ai largement la place et la bonne hauteur pour accueillir ce type de véhicule, j’ai même un food-truck en ce moment ».

Cette diversité et le contact avec les gens, c’était ses deux motivations principales pour se lancer dans cette aventure, à laquelle il réfléchit depuis des années. Après avoir travaillé 15 ans dans différentes concessions, il s’est donc lancé, non sans mal. « Il m’a fallu 3 ans, car ce concept est assez nouveau, et les banques et assurances étaient frileuses ». Le Covid lui a mis des bâtons dans les roues, et a retardé l’ouverture de plusieurs mois, « j’ai failli abandonner, mais aujourd’hui, je me donne à fond ! »