Chauffeur de bus tué à Bayonne en 2020: 15 ans de réclusion requis contre les accusés

Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été requise, jeudi, à l'encontre de deux jeunes hommes accusés d'avoir mortellement frappé un chauffeur de...

Véronique Monguillot (C) tient une photo de son mari lors d'une marche blanche le 8 juillet 2020 à Bayonne en hommage à ce chauffeur de bus mortellement frappé pendant son service © Iroz Gaizka
Véronique Monguillot (C) tient une photo de son mari lors d'une marche blanche le 8 juillet 2020 à Bayonne en hommage à ce chauffeur de bus mortellement frappé pendant son service © Iroz Gaizka

Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été requise, jeudi, à l'encontre de deux jeunes hommes accusés d'avoir mortellement frappé un chauffeur de bus à Bayonne en juillet 2020.

"Ils sont coupables. La société ne peut pas admettre qu'ils se comportent de cette manière sauvage, ils doivent être punis", a déclaré l'avocat général, Marc Mariée, devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, où les accusés comparaissent depuis vendredi.

"La sanction doit faire partie du cheminement qui ne semble pas encore véritablement entamé vers la prise de conscience de leur responsabilité", a ajouté le magistrat.

Wyssem Manai et Maxime Guyennon, 25 ans aujourd'hui, sont jugés pour des violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, de Philippe Monguillot, un conducteur de 59 ans, marié et père de trois filles, qu'ils avaient roué de coups le 5 juillet 2020.

Ce jour-là, après une première altercation liée à un contrôle de ticket, une deuxième avait éclaté au sujet du port du masque sanitaire. Après avoir porté un coup de tête à l'un d'eux, le chauffeur avait été passé à tabac et laissé en état de mort cérébrale à côté du bus. Il avait succombé après cinq jours de coma à l'hôpital.

"Philippe Monguillot ce jour-là n'avait rien demandé à personne, il faisait son travail", a poursuivi l'avocat général, évacuant une "quelconque responsabilité" de la victime: "Le coup de tête est une réalité et alors ? Il ne justifie rien. Il ne pourrait jamais justifier ce déferlement de violences dont les accusés se sont rendus coupables".

"C'est la première fois que je vois des témoins fondre en larmes devant une cour d'assises trois ans après les faits", a souligné le représentant de l'accusation.

Il a requis la même peine à l'encontre des deux jeunes hommes, alors que Wyssem Manai a porté le dernier coup à la victime, provoquant sa chute fatale au sol. "Vous avez tous les deux liés votre sort en administrant de concert des coups d'une violence inouïe", a conclu l'avocat général, se refusant à "désolidariser" les accusés.

Le verdict est attendu jeudi soir après les plaidoiries de la défense.

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