Changements en vue pour le TER Picardie
Après la signature d’une nouvelle convention entre le conseil régional, la SNCF et RFF, plusieurs changements sont prévus dans les prochains mois sur le TER picardie. Ceux-ci ont toujours pour objectif de concilier qualité de service et maîtrise des coûts.
Chaque jour, 136 000 Picards quittent la région, principalement pour se rendre en Ile-de- France. Parmi eux, 65 000 prennent le train. La Picardie est d’ailleurs la première région en terme de fréquentation du TER, et un sujet de préoccupation constant pour la Région. Le transport représente d’ailleurs 20% du budget du conseil régional, avec en moyenne 124 euros par habitant. Le cadencement des trains initié en 2012 s’est révélé catastrophique et a entraîné des retards presque quotidiens. Pour ne pas renouveler cette expérience, après un an de discussions, la SNCF, le conseil régional de Picardie et RFF ont signé une nouvelle convention (2013-2018) en novembre dernier. Celle-ci a pour objectif d’améliorer la qualité de service et la performance du TER tout en maitrisant les coûts. La mise en place de cette convention entraîne plusieurs changements notables comme l’instauration d’une nouvelle grille horaire, une adaptation des heures d’ouverture des guichets de gare ou encore une expérimentation de train sans contrôleur sur la ligne Paris-Beauvais.
Améliorer le service
« Nous avons souhaité mettre en place une nouvelle grille horaire pour mieux coller aux besoins des usagers. Aujourd’hui, sur les lignes les plus fréquentées, les trains sont mal répartis, bondés aux heures de pointe et à demi vides le reste du temps », explique Daniel Beurdeley, vice-président du conseil régional de Picardie en charge des transports. Cette grille horaire, définitivement adoptée en décembre 2014, a été décidée après une étude menée conjointement par la Région, l’État et RFF. Il en ressort que sans changement d’horaires, pas d’amélioration possible de la régularité. « Les usagers sont déjà informés de ce changement, et ils ont été largement consultés. Le transport collectif doit s’adapter à la vie professionnelle et à la vie privée de tous, c’est pourquoi nous avons décidé de tout remettre à plat », ajoute Jésus Sanchez, directeur régional de la SNCF. Huit comités d’étoiles ont été organisés et 170 propositions ont été étudiées. Le TER Picardie pourrait également utiliser un sillon de plus, jusqu’alors utilisé par le TGV, aux heures de pointe le matin. Autre changement, la mise en place d’une expérimentation sur la ligne Paris-Beauvais. Pendant 18 mois, certains trains ne compteront plus de contrôleurs et d’autres en compteront une équipe de cinq ou six. « Lorsqu’un train est complet, il est impossible pour un contrôleur seul d’assurer pleinement sa mission. Nous n’arrivons pas aujourd’hui à endiguer la fraude. C’est pourquoi nous avons choisi d’intégrer sur certains trains une équipe complète de contrôleurs », commente Jésus Sanchez. Le directeur régional de la SNCF a également rappelé que 70% des agressions provenaient de voyageurs sans billets et les élus de ligne avaient été associés à la sécurisation du parcours (meilleure coordination police SNCF et police nationale, vidéo surveillance). « Il s’agit de lutter contre la fraude différemment sans pour autant délaisser la sécurité dans les trains », a-t-il ajouté. Dernier changement prévu, l’adaptation des heures d’ouverture de 34 gares picardes. Entre l’achat aux bornes automatiques et la billetterie internet, les gares verront leurs heures d’ouverture évoluer, en semaine ou seulement le week-end