Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils se lance dans la biométhanisation
Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils, entreprise dunkerquoise de raffinage d’huile alimentaire et de production de biodiesel, développe actuellement un projet de biométhanisation à partir des boues de sa station d’épuration et de la glycérine, un sous-produit issu de la fabrication du biodiesel.
L’entreprise Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils, née en 1829 à Dunkerque, a pris un tournant industriel dans les années 1960 en devenant une usine de raffinage de graisses animales pour l’alimentation du bétail, puis de raffinage d’huiles végétales telles que les huiles exotiques (coprah, palme, palmiste) et les huiles fluides (colza, lin, tournesol et soja). L’entreprise connaît un tournant au début des années 2000 quand elle reçoit l’autorisation de produire du biodiesel, alors en plein essor. La production démarre en 2008 à partir d’huile de colza et de palme, dans une entité spécialement créée, Nord-Ester. En 2010, Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils se lance dans la production de biodiesel à partir de graisses animales impropres à la consommation humaine, une première française à l’époque. En 2013, l’entreprise pousse le concept encore plus loin puisqu’elle commence la production de biodiesel à partir d’huiles de friture, en mélange avec d’autres huiles végétales et animales dans des proportions en croissance permanente.
Objectif 100 % à terme
L’entreprise dispose désormais de son propre réseau de collecte d’huiles de friture dans les restaurants et collectivités sur l’ensemble du territoire français. Seule entreprise familiale du secteur, la PME familiale (180 salariés), raffine chaque année entre 150 et 200 000 tonnes d’huiles végétales (coprah, palme, palmiste, tournesol, lin et Colza), dont 20 % pour l’export. Elle produit également 150 000 tonnes de biodiesel dont 80% à partir d’huiles de friture usagées. 25 à 50% sont destinés à l’exportation.
Aujourd’hui, Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils poursuit, plus que jamais, son développement sur le volet énergétique. L’entreprise se lance, en effet, dans un important projet de biométhanisation avec un partenaire, spécialiste du secteur, sous le nom de Nord-Métha. Son process de raffinage d’huiles mais aussi de production de biodiesel lui permet de disposer d’un important gisement de matières pouvant être méthanisées pour produire du biogaz. Le process de raffinage génère, en effet, des eaux acides issues de la purification des huiles lors de l’étape de neutralisation mais aussi des terres grasses usées issues de la décoloration (seconde étape de purification de l’huile). Quant au process de fabrication du biodiesel, il génère de la glycérine dont le fort pouvoir méthanogène est reconnu. Le projet de biométhanisation est dimensionné pour pouvoir, à terme, injecter 700 nm³ de biogaz par jour. Au départ, la production sera toutefois de moitié. Actuellement, la phase d’instruction du dossier est terminée et les statuts de la société «Nord-Métha» viennent d’être déposés. La construction de l’unité de biométhanisation est prévue pour commencer au printemps 2020.