Rencontre avec Arnaud Midavaine, directeur général de la société éponyme

«Ces mutations demandent beaucoup d’ingénierie, de réflexion et de structuration»


S’adapter à la transformation des métiers de la déconstruction et du recyclage, comme aux évolutions réglementaires, telle est la quête quotidienne d’Arnaud Midavaine pour pérenniser la croissance de son entreprise. Rencontre.

Arnaud Midavaine, directeur général de la société éponyme.
Arnaud Midavaine, directeur général de la société éponyme.

Installée à Roeulx, la société Midavaine voit le jour en 1952. Spécialisée dans les travaux de déconstruction, de recyclage et de désamientage, elle est dirigée depuis une quinzaine d’années par Arnaud Midavaine, représentant de la 3e génération familiale et président Hauts-de-France du SEDDRE (Syndicat des Entreprises de Désamiantage, Déconstruction et du Recyclage). Forte de deux implantations en Région, sur les communes de Roeulx et de Sequedin, et d’un effectif de 70 salariés, la société Midavaine intervient sur l’ensemble des Hauts-de-France pour un chiffre d’affaires annuel de 10 millions €.

De profondes évolutions réglementaires !

Reconnue et plébiscitée pour son expertise, l’entreprise s’appuie sur des compétences et un parc machines d’envergure pour continuer d’écrire son histoire avec sérénité. «Contrairement aux idées reçues, nos métiers demandent de vraies compétences et nous avons les talents en interne, ainsi que tout le matériel nécessaire pour mener à bien les chantiers qui nous sont confiés, sans solliciter de sous-traitants» explique-t-il, «c’est notre valeur ajoutée !» 

Et Arnaud Midavaine de poursuivre : «Nos métiers ont beaucoup évolué quant au tri, à la revalorisation et au recyclage des déchets du bâtiments, notamment ces deux dernières années, avec de nouvelles réglementations comme la REP Bâtiment. La revalorisation des déchets est poussée au maximum avec l’obligation de réemployer les matériaux et revaloriser tout ce qui est recyclable, et cette volonté du législateur de renforcer l’économie circulaire transforme en profondeur nos métiers».

Pour répondre à ces enjeux, un maitre-maitre-môt s’impose : l’adaptation. «Notre métier devient chirurgical puisque nous devons mettre à nue la structure pour en recycler, aujourd’hui, 95%… ce qui est énorme ! Ces mutations demandent beaucoup d’ingénierie, de réflexion et de structuration de l’entreprise, nous devons évoluer pour être dans une dynamique d’entreprise et anticiper les nouvelles réglementations». A ce titre, l’entrepreneur a choisi de rejoindre la troisième promotion de l'Accélérateur Transformation et Valorisation des Déchets, lancée conjointement par Bpifrance, la Direction Générale des Entreprises (DGE) et la filière Transformation et Valorisation des déchets pour aider les acteurs économiques à répondre à ces enjeux.

Un programme de formation de 18 mois pour 23 entreprises

Durant 18 mois, 23 entreprises implantées sur l’ensemble du territoire national participent à ce programme sélectif, ciblé et personnalisé. Avec en ligne de mire, la pérennisation de leur croissance. «Différents items sont abordés lors des sessions de formation, comme le management et l’organisation, et les consultants nous donnent les clés sur ces thématiques en fonction de nos besoins respectifs» précise Arnaud Midavaine. 

«C’est également très enrichissant d’échanger avec les autres dirigeants sur ce qu’ils mettent en place dans leurs entreprises et sur les nouvelles façons de diriger nos structures. C’est un investissement, cela demande du temps, mais il faut savoir se remettre en question pour ne pas mourir comme, malheureusement, beaucoup de mes confrères en Région, ne pas s’endormir sur ses lauriers et rester en alerte… c’est l’une des raisons pour lesquelles notre entreprise s’est entourée de jeunes cadres». S’adapter, une philosophie transmise de génération en génération depuis 71 ans !

REP Bâtiment… décryptage 

Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, la REP Bâtiment (Responsabilité Elargie du Producteur) est une réponse du législateur aux enjeux de recyclage et de valorisation des déchets. Désormais, les acteurs de la filière doivent confier la prise en charge et le tri de leurs déchets à des éco-organismes agréés. En échange, ils sont tenus de payer une éco-contribution dont le paiement est entré en vigueur le 1er mai 2023. L’objectif est triple : allonger la durée d’usage des matériaux ; favoriser l’éco-conception ; optimiser la gestion du recyclage.