Centrale à charbon de Saint-Avold: l'inquiétude monte encore pour les salariés

Le contexte politique renforce encore l'inquiétude des salariés et élus syndicaux de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle), dont l'avenir est en suspens, a indiqué à l'AFP Thomas About, délégué...

Une pelleteuse charrie du charbon à la centrale Emile-Huchet de Saint-Avold, en Moselle, le 12 septembre 2022 © Frederick FLORIN
Une pelleteuse charrie du charbon à la centrale Emile-Huchet de Saint-Avold, en Moselle, le 12 septembre 2022 © Frederick FLORIN

Le contexte politique renforce encore l'inquiétude des salariés et élus syndicaux de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle), dont l'avenir est en suspens, a indiqué à l'AFP Thomas About, délégué CFDT, à l'issue d'une réunion à Bercy.

"Le rendez-vous a été très compliqué", en raison notamment du contexte politique, avec l'organisation d'élections législatives anticipées, explique M. About.

Un calendrier de rencontres tripartites a toutefois pu être fixé entre "les services de l'Etat, l'entreprise et les partenaires sociaux", ainsi qu'avec la Direction générale de l'énergie et du climat, instance qui restera en place quels que soient les dirigeants politiques.

"On va enfin réussir à tous s'asseoir autour de la même table et pouvoir échanger", a-t-il précisé, évoquant "un petit pas" réalisé lors de cette rencontre avec des membres du cabinet du ministre de l'Industrie Roland Lescure, mais il s'agit pour lui de "la seule avancée du jour".

Deux projets, l'un de conversion de l'unité "charbon" à la biomasse, promesse d'Emmanuel Macron en septembre, et un autre de production d'hydrogène, sont en suspens.

"L'inquiétude grandit, la conjoncture ajoute de la difficulté à la difficulté", résume M. About.

L'annonce dimanche de la dissolution de l'Assemblée nationale a renforcé les inquiétudes des salariés, qui craignent désormais de devoir attendre "octobre, novembre, qu'un nouveau gouvernement soit formé, que les gens prennent acte des dossiers. C'est impossible. Notre avenir est en jeu (...) parce que le gouvernement d'Emmanuel Macron n'a pas su nous donner de réponses", complète M. George.

Dans l'après-midi, des employés ont mis en place un filtrage du rond-point le plus proche de la centrale à charbon, en bordure d'autoroute et à proximité de plusieurs industries, lieu de passage. 

"On s'excuse auprès des riverains, mais c'est le seul moment où l'on peut se faire entendre", déclare David George, représentant CFDT.

De la fumée noire continuait aussi à s'élever dans le ciel, comme depuis plus d'une semaine, pour interpeller le gouvernement et la direction de GazelEnergie sur l'avenir du site et l'inquiétude de plusieurs centaines d'employés, directs ou induits.

Quant à la direction, les syndicats ont demandé cette semaine "à notre actionnaire de préserver nos emplois jusqu'en 2028", a-t-il poursuivi.

Sollicité, le cabinet de M. Lescure estime que "la réunion a été constructive, la CFDT et le gouvernement étant alignés sur le triple impératif: sortie définitive et complète du charbon, continuité d'activité pour les salariés et accélération de la réindustrialisation de la Moselle".

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