Cent millions pour la filière pêche

Ce 26 avril à Boulogne-sur-Mer, Annick Girardin, ministre de la Mer, et Clément Beaune secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, ont annoncé la délivrance de 21 licences et la mise en place d’un plan de soutien de 100 millions pour la filière pêche.

Annick Girardin, ministre de la Mer, et Clément Beaune, secrétaire d’état aux Affaires européennes. (© Aletheia Press, J-B Guilbert)
Annick Girardin, ministre de la Mer, et Clément Beaune, secrétaire d’état aux Affaires européennes. (© Aletheia Press, J-B Guilbert)

Alors que la colère gronde depuis de longs mois au sein de la filière pêche régionale, Annick Girardin, ministre de la Mer, et Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, se sont rendus à Boulogne-sur-Mer le 26 avril. L’occasion de présenter le plan de soutien à la filière pêche doté de 100 millions d’euros, validé le 23 avril par la Commission européenne.

Quelques jours auparavant, les professionnels de la filière avaient bloqué l’accès de la criée de Boulogne-sur-Mer aux pêcheurs anglais. En effet, les pêcheurs français sont toujours dans l’attente des autorisations de pêche dans la bande de 6-12 milles britanniques, à la suite du Brexit et à l’accord entre le Royaume-Uni et l’Europe en 2020. Sur les 68 demandes nécessaires sur la région Hauts-de-France, 23 ont été obtenues depuis janvier. Après quatre mois d’attente, Annick Giradin a annoncé la délivrance de 21 licences supplémentaires. Mais 24 licences restent encore en suspens, immobilisant les bateaux à quai. La perte est aujourd’hui estimée entre 40 et 50% du chiffre d’affaires pour les bateaux concernés.

Des aides d’urgence

Annick Girardin et Clément Beaune ont également présenté aux représentants de la filière pêche, au porte-parole des mareyeurs et aux élus locaux et régionaux le plan d’accompagnement aux pêcheurs français et à la filière. Ce sont ainsi 100 millions d’euros qui sont débloqués. Les principaux destinataires de ces aides sont les professionnels de la mer, pêcheurs, mais aussi mareyeurs et transformateurs.

24 licences sont toujours en attente. (© Aletheia Press, M. Railane)

Les aides forfaitaires permettent une aide d’urgence à la trésorerie à hauteur de 30 000 euros. Elles sont conditionnées par une perte du chiffre d’affaires en fonction de la dépendance aux produits capturés dans les eaux britanniques. Une indemnisation de 30% du chiffre d’affaires sera accordée aux pêcheurs temporairement à l’arrêt. «On aura la possibilité de demander des indemnisations liées aux arrêts temporaires et de l’aide à la compensation de chiffre d’affaires. C’est plutôt intéressant», a réagi Olivier Leprêtre, président du Comité régional des pêches.

A moyen et long terme

D’autres mesures à moyen et long terme complètent ce plan de soutien. L’extension de l’activité partielle de longue durée pour les salariés des entreprises dépendantes des eaux britanniques est ainsi mise en place. Les bateaux qui souhaitent arrêter leur activité pourront également bénéficier d’un plan de sortie de la flotte

«La sortie de flotte n’est pas une fin en soi, mais c’est un outil qui vient répondre à certaines difficultés», a commenté la ministre de la Mer.

Sera également mise en place une aide à la restructuration au titre du plan de sauvegarde de l’emploi de l’entreprise.

Par ailleurs, le Fonds national de l’emploi-Formation sera mobilisé. Enfin, les professionnels pourront faire appel aux aides à l’investissement dans le cadre du plan de relance pour la pêche et du futur Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). La ministre de la Mer a assuré que «les dossiers seraient traités dans un délai maximum de six mois».