À Arques, un site de laquage prend place
CEM Bio en pousse rapide
L’entreprise de laquage CEM Bio pousse les feux sur son site arquois. Après la construction de son bâtiment, les productions s’enchaînent au fil des nuits de travail. Reportage nocturne dans un flux de bouteilles.
Que vient faire un ancien commerçant de chaussures (Millim) dans le monde du verre ? «Quand on aime entreprendre...», sourit Pierre-André Chochoix. Avec son ami investisseur franco-azéri Samir Alekperov, et fort d’un débouché initial, il crée en 2017 CEM Bio. L’idée est d’opérer dans la décoration (et notamment le laquage) pour les bouteilles de verre. Une activité que la brasserie Goudale sous-traitait en Allemagne. Et qu’elle amène désormais à son voisin de la rue Lavoisier dans la zone d’activité arquoise.
Dans le bâtiment sobre et neuf de 3 600 m², une équipe de 4 personnes traite les commandes. Les palettes de bouteille sont débarquées et introduites dans la chaîne de production. «Une machine les retourne, puis les bouteilles partent en peinture (totalement hydro) après être passées par une étape de flammage qui prépare l’accueil de la peinture par un procédé électrostatique. On a deux passages dans deux fours à 110 et 180 degrés pour cuire la peinture», explique le directeur général de CEM Bio. Sur ce circuit, une bouteille met une heure à être totalement traitée. Plus loin, une machine de retraitement des eaux. «On sépare les résidus de peinte de l’eau qu’on réinjecte dans le circuit. On est en circuit fermé et on consomme moins» argumente Pierre-André Chochoix.
Énergie, recrutement et extension des outils
Le projet est allé vite. En novembre 2021, la construction commence après l’acquisition d’un terrain dans la zone d’activité de la porte de l’Aa à Arques. Près d’un hectare qui voisine avec son premier client Goudale. «C’est un appui très important pour nous. On a de la visibilité avec monsieur Pecqueur (dirigeant de Goudale et des Transports TSA). Le territoire a été réactif : l’agence de développement économique Sofie, la CAPSO ont été vraiment efficaces», souligne le cadre.
Encore dans les travaux l’été dernier, CEM Bio fait entrer ses premières machines. «On a commencé à travailler la nuit dès septembre 2022. Avec le bouclier tarifaire, ça divise par 3 le coût de l’électricité» souffle le dirigeant. «Avec le tarif d’été qui va arriver, le coût devrait encore baisser un peu», ajoute-t-il. Cette période coïncidera avec l’augmentation des cadences : «on va former une seconde équipe de 4 personnes. On espère travailler en 3X8 ensuite».
Goudale fait décorer 15 millions de bouteilles par an. Le site de CEM Bio doit pouvoir absorber à terme le double. «On a deux machines qui permettent de traiter 4 800 bouteilles/heure. On peut aussi passer facilement d’une taille de 33 cl à 75 cl. Et on doit faire entrer une machine à sérigraphie. Ça évite l’étiquetage chez nos clients» énumère encore le dirigeant. Des contacts avancés avec des brasseurs en Europe sont pris et des visites en cours. CEM Bio a déjà investi entre 2 et 3 millions d’euros à Arques. De quoi lui promettre un bel avenir.