Céline Flahaut espère broder "participatif"

L'histoire de Céline Flahaut est très classique : après un licenciement économique, elle lance son affaire. Moins classique, elle n'exercera plus le même métier : elle passe des transports à la broderie. Carrément innovant, elle tente de s'équiper d'une machine performante par le pas (encore) très utilisé financement participatif. Une méthode pertinente pour transformer une passion en un métier.

Céline Flahaut et l'une de ses réalisations.
Céline Flahaut et l'une de ses réalisations.
Céline Flahaut et l'une de ses réalisations.

Céline Flahaut et l'une de ses réalisations.

Formée aux métiers des transports, Céline Flahaut les a exercé dans deux entreprises, successivement. Associée dans la seconde, elle a approché de près les fonctions dirigeantes. Et même si l’entreprise a dû cesser ses activités, elle ne regrette rien, jugeant plutôt que cette épisode lui a donné “une expérience de la gestion d’entreprise“. Cette mise à l’écart du monde du travail lui permet de se consacrer à sa passion : la broderie. Enfants, famille et amis profitent à plein durant quelques mois de l’engouement de Céline. D’ailleurs, une partie de la prime de licenciement a servi à l’achat d’une machine idoine.

En passant par la couveuse. Broder, c’est bien ; travailler, c’est mieux. Céline Flahaut se dit qu’elle pourrait réunir les deux. Fin 2013, elle prend contact avec la BGE. Qui oriente cette habitante du Calaisis vers l’antenne locale de la Couveuse d’entreprises du littoral. Elle passe six mois dans cette structure qui lui permet de se tester en grandeur réelle. Un passage que Mme Flahaut qualifie aujourd’hui de “bonne expérience“. En septembre, le plongeon dans le grand bain a lieu avec l’immatriculation de l’activité au régime d’auto-entrepreneur sous le nom d’Opale broderie.

Appel au crowdfunding. Céline Flahaut est satisfaite de ses premiers mois d’activité. Un site-vitrine sur le Net, le bouche à oreille, les quelques salons fréquentés et les marchés de Noël : autant de pistes qui ont meublé son carnet de commandes. Elle rencontre toutefois une difficulté : la brodeuse achetée au départ est un modèle amateur qui a du mal à s’adapter à la cadence professionnelle que lui inflige maintenant sa propriétaire. Celle-ci n’a pas encore la trésorerie nécessaire pour acquérir le modèle adéquat. Que faire ? S’embarquer dans ce qui reste une innovation : le crowdfunding. C’est-à-dire le financement participatif. “Mon rêve de super brodeuse” est exposé sur le site notrepetiteentreprise.com, plate-forme “où la BGE et MyMajorCompagny unissent leurs savoir-faire pour offrir une solution de financement participatif à tous les entrepreneurs“. Sur ce site, Céline Flahaut sollicite 4 000 euros. Suivant les règles en vigueur dans le financement participatif, les contributeurs seront gratifiés d’une palette de retours qui iront du remerciement à des heures de broderie gratuites. Sauf… Sauf si la somme n’est pas atteinte le 24 avril, terme de la collecte. Si c’est le cas, les contributeurs se verront recréditer leurs oboles. Ce serait dommage…