Cela fume sec chez les buralistes…
Dans quelques jours, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, devrait présenter son plan antitabac. Hausse confirmée de 6 % des prix en octobre, forte probabilité de voir arriver les paquets génériques, de quoi faire tousser les buralistes. Comme partout dans l’Hexagone, une journée de mobilisation était organisée la semaine dernière en Meurthe-et- Moselle par la Confédération des débitants de tabac.
«Nos députés et politiques doivent s’attendre à d’autres mobilisations si les choses n’évoluent pas ! Aujourd’hui, ce n’est que le premier étage de la fusée.» Jeudi 6 septembre, journée d’action nationale de la Confédération des débitants de tabac un peu partout dans l’Hexagone (mobilisation également en Italie, en Allemagne ou encore en Espagne). En Meurthe-et- Moselle, Pierre Rusak, le président de la Chambre syndicale des buralistes, et ses troupes ont investi le commerce de leurs confrères Hervé et Sandrine Garnier de la Française, rue Gabriel Péri à Dombasle-sur- Meurthe. A l’intérieur, derrière le comptoir, le présentoir est en berne, recouvert d’un drap blanc pour attirer l’attention sur la forte probabilité de voir arriver des paquets de cigarettes génériques sans marque apparente et dont l’objectif premier serait de dissuader les plus jeunes de tomber dans la spirale infernale de la dépendance à la sister nicotine. Une des mesures phares du futur plan tabac de Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé (voir encadré). La hausse annoncée de 6 % en octobre est presque déjà encaissée par les buralistes.
Perte de 160 buralistes en dix ans
«Une hausse, cela fait toujours de la casse mais il est difficile de savoir le réel impact sur notre chiffre d’affaires», assure le buraliste dombaslois. En dix ans, le département a perdu 160 buralistes, ils ne sont plus aujourd’hui «que» 240 à tenter de faire perdurer ce dernier bastion du commerce de proximité surtout en milieu rural. Un constat fait par Jacques Lamblin, député de Meurthe-et-Moselle, venu à la rencontre des buralistes meurthe-etmosellans. «Le buraliste, ce n’est pas uniquement un vendeur de cigarettes. Il n’est pas au service des producteurs de tabac mais à celui de l’Etat (…) Dans de nombreux villages, c’est le seul commerce de proximité qui persiste.» Dans l’assistance, tout le monde acquiesce. Même chose quand l’élu évoque «la nécessité d’arriver à une harmonisation européenne des tarifs» avec en ligne de mire la concurrence directe du Luxembourg. Impossible de rivaliser face aux prix cassés proposés. Dans l’Hexagone, les accros de la blonde bien roulée et de la brune bien tassée vont devoir (de nouveau) débourser un peu plus ou tenter une énième fois d’arrêter. Du côté des buralistes, il est fort probable que leur nombre va continuer à s’étioler.