Cédric Jubillar renvoyé aux assises pour le meurtre de sa femme Delphine

Cédric Jubillar sera jugé par une cour d'assises pour le meurtre de son épouse Delphine, une infirmière de 33 ans disparue dans le Tarn en 2020, a-t-on appris mardi...

Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, le 12 juin 2021 à Albi © Fred SCHEIBER
Cédric Jubillar, le mari de Delphine Jubillar, le 12 juin 2021 à Albi © Fred SCHEIBER

Cédric Jubillar sera jugé par une cour d'assises pour le meurtre de son épouse Delphine, une infirmière de 33 ans disparue dans le Tarn en 2020, a-t-on appris mardi auprès du parquet général de Toulouse.

"L'ordonnance de mise en accusation a été rendue. Il est impossible à ce jour d'indiquer à quelle la date cette affaire sera fixée. Il faut attendre de savoir si cette ordonnance sera frappée d'appel", a déclaré à l’AFP le procureur général de la cour d’appel de Toulouse, Franck Rastoul.

Interrogés par l'AFP, les avocats de M. Jubillar n'étaient pas en mesure mardi soir de se prononcer sur un éventuel appel de cette ordonnance devant la chambre de l'instruction.

"Nous n'avons pas pu prendre connaissance de cette ordonnance de mise en accusation. Nous réagirons demain (mercredi)", a indiqué par SMS Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar, précisant que comme sa consœur Me Emmanuelle Franck, également avocate de M. Jubillar, il se trouvait ce mardi aux assises pour une autre affaire.

Le procès de Cédric Jubillar qui pourrait avoir lieu fin 2024 ou début 2025 selon une autre source judiciaire, se déroulera devant la cour d’assises du Tarn à Albi, où des aménagements spécifiques seront à prévoir pour accueillir une telle audience.

rien de sérieux

Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, le peintre en bâtiment, aujourd'hui âgé de 36 ans et incarcéré depuis juin 2021, nie toute responsabilité.

"Dans ce dossier, on n'a rien de sérieux ou de compromettant pour Cédric Jubillar", avait notamment déclaré à l'AFP début novembre Me Alary, troisième avocat de l'accusé, au moment où le parquet de Toulouse venait de rendre son réquisitoire définitif.

"Le dossier a été mené à charge depuis le premier jour. La justice s'entête", avait-il déploré.

Les investigations avaient été ouvertes à la suite de la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-Les-Mines (Tarn) en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19. 

A l'époque, le couple, qui a deux enfants, était en instance de divorce. Selon l'accusation, M. Jubillar n'avait pas accepté la décision de divorce prise par son épouse et il venait également de découvrir qu'elle avait un amant avec lequel elle envisageait de refaire sa vie.

Selon les gendarmes de la section de recherche de Toulouse cités dans le réquisitoire définitif, dont l'AFP s'est procuré une copie, Cédric Jubillar aurait eu un "comportement suspect" aussitôt après la disparition.

moyens inédits

Le fils aîné du couple, alors âgé de 6 ans, a décrit une dispute et une altercation entre ses parents, "entre le canapé et le sapin de Noël", le soir de la disparition. Des "cris de femme apeurée" ont également été entendus par des voisines.

Par ailleurs, un détenu de la maison d'arrêt de Seysses (Haute-Garonne), où Cédric Jubillar est détenu, a affirmé l'avoir entendu dire: "J'ai commis le meurtre parfait, ça fait huit mois que je les balade". 

Avant la disparition de la jeune femmes, M. Jubillar avait dit devant des membres de sa famille: "Je vais la tuer, je vais l'enterrer et personne ne la retrouvera... Si Delphine me quitte un jour (...)", toujours selon le réquisitoire définitif.

Pour retrouver le corps de la disparue, des moyens inédits avaient été déployés, en vain, dans un large périmètre autour de Cagnac-les-Mines, ancien village minier. 

Des plongeurs ont également sondé lacs et rivières, des cavités rocheuses ont été explorées, des unités spécialisées de l'armée ont même été mobilisées.

La disparition de l'infirmière avait provoqué un important émoi en France, peu après la condamnation de Jonathann Daval pour le meurtre de son épouse en Haute-Saône, qu'il avait longtemps nié en jouant le rôle du mari éploré.

34476V9