CCI International veut encourager l’export des entreprises régionales
A l’occasion de ses vœux 2018 aux chefs d’entreprise, CCI International a présenté deux nouveaux dispositifs pour encourager et faciliter l’export : le réseau social Ulink et le compte individuel export.
CCI International a choisi de faire dans le concret : évoquer les nouveaux projets mais surtout donner la parole à un entrepreneur qui se lance dans l’export. Les 200 participants sont tout ouïe, notamment lorsque le président, Luc Doublet, introduit la nouveauté : le réseau social Ulink.
Un réseau social pour favoriser l’export
«Il s’agit d’un service de CCI International qui géolocalise les membres inscrits sur Ulink et qui précise qui exporte et dans quelle activité, renseigne Luc Doublet. Il suffit tout simplement de créer un compte pour en profiter.» L’idée est de faire se rencontrer les candidats à l’export et ceux qui se sont déjà lancés dans l’expérience. Pour échanger, voire rassurer ceux qui hésitent. «Nous avons un petit retard à l’allumage car nous avons cette habitude en France de tout voir de façon pyramidale, ajoute le président de CCI International. Mais pour Ulink, nous avons décidé de faire comme les Américains, de lancer une version bêta que nous améliorerons au fur et à mesure.» La demande est là. Un rapide sondage réalisé auprès du public présent montre un intérêt naissant et bien réel pour ce réseau. «Notre région est une région de réseaux absolue, poursuit Luc Doublet. Nous allons le faire, le démontrer plutôt que de nous contenter de le dire.» Cet outil devrait permettre aux entrepreneurs de la région d’entrer en contact avec d’autres chefs d’entreprise, de confronter leurs expériences, de partager des bons plans, d’échanger des informations selon la région d’export souhaitée, et tout simplement de développer son réseau.
Un compte individuel export
Autre dispositif présenté à l’occasion de cette soirée : le compte individuel export (CIE). «Il s’agit d’un dispositif complémentaire qui s’adresse aux primo-exportateurs, explique Khaled Belhadrouf, conseiller développement international à CCI International. Seulement 50% des frais budgétés sont engagés.» Le CIE se présente sous la forme d’une subvention qui varie de 2 000 à 10 000 euros et qui peut être reconduite à hauteur de 7 000 euros maximum pour un second parcours à l’export. De quoi convaincre les éventuels indécis. «Cet accompagnement individuel est taillé sur mesure en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise à l’international, précise Karine Charbonnier, vice-présidente du Conseil régional, en charge de la formation et des relations avec les entreprises et les entrepreneurs. La Région accompagne financièrement les PME qui souhaitent se développer.» Le CIE est un outil d’accompagnement porté par CCI International et pour lequel la Région accorde une subvention. La cible prioritaire est donc les primo-exportateurs (qui réalisent moins de 15% de leur chiffre d’affaires à l’export), mais aussi les entreprises qui souhaitent exporter sur un nouveau pays et dont l’effectif est inférieur à 250 salariés.
Limiter la prise de risque
Gérald Arbonnier, dirigeant de l’entreprise Arbofer basée à Bruay-sur-l’Escaut, est inscrit dans ce parcours à l’export. «Avec mon conseiller CCI International, on a fait un diagnostic de mes forces et de mes faiblesses pour identifier les clés de réussite à l’étranger, partage-t-il. Je souhaite exporter au Maghreb. J’ai besoin d’accompagnement et de réseautage pour notamment rencontrer des personnes qui ont eu cette démarche et qui connaissent ces pays que moi, je ne connais pas.» Depuis un premier devis demandé via internet il y a deux ans, Gérald Arbonnier s’est rendu deux fois sur place. «C’est par l’intermédiaire des réseaux que l’on se familiarise avec les spécificités d’un appel d’offres local ou que l’on découvre les salons incontournables où il faut être présent», poursuit-il. Mais entreprendre une telle démarche a un coût. C’est pourquoi le dirigeant d’Arbofer s’est rapproché de Bpifrance. «Tenter l’export peut vite devenir synonyme du parcours du combattant si on est mal préparé, prévient David Soyer, responsable développement assurance export chez Bpifrance. Pour se faire connaître à l’international, il faut y aller et ces déplacements peuvent représenter un frein en pesant assez vite sur la trésorerie de l’entreprise.» Bpifrance propose un soutien financier à hauteur de 65% des dépenses budgétées sous forme d’aides directes. Au bout de cinq ans, si le chiffre d’affaires escompté est réalisé, l’entreprise rembourse ces aides. La prise de risque se trouve ainsi limitée.