CCI 02 : des incertitudes qui pèsent sur les entreprises
À l'occasion des vœux de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne (CCI 02) à Saint-Quentin, le président Olivier Jacob a rappelé que les entreprises du territoire ressentent un ralentissement. Le contexte politique instable n'aide pas les sociétés axonaises mais la CCI entend bien continuer à être à leurs côtés dans leurs projets en 2025.
Des vœux sincères au moment de faire le constat d'un ralentissement économique observé mais aussi empreints d'optimisme. Olivier Jacob a évoqué lors de sa prise de parole quelques données chiffrées du troisième trimestre 2024 : les dirigeants d'entreprises de l'Aisne observent un recul moyen de leur chiffre d'affaires de 19%, 34% d'entre eux indiquent que la situation actuelle de leur trésorerie est mauvaise et 17% déclarent une baisse de leurs effectifs. Des données issues d'une enquête menée auprès d'un échantillon d'entrepreneurs qui démontrent une baisse d'activité. Mais la CCI 02 se veut résiliente.
«Notre travail auprès des entreprises n'est pas toujours facile, on nous appelle parfois quand il est trop tard et pour certaines d'entre elles, on ne nous appelle pas du tout, c'est quelque chose auquel nous devons remédier, note Olivier Jacob, président. Nous avons néanmoins réalisé 13 750 démarches entreprises et formalités, nous avons accompagné 780 porteurs de projets et 144 cédants. Nous ne pouvons pas réduire la voilure, les dossiers sont là, ils sont à traiter et même si les agglomérations ont la compétence économique, nous somme les experts et les entrepreneurs et heureusement que nous sommes là».
Des créations d'entreprises en hausse
Si un ralentissement est observé, le président note tout de même que les créations d'entreprises se situent à la hausse, passant de 4 422 créations en 2023 à 4 613 en 2024, un chiffre comprenant les auto-entreprises. L'Aisne compte actuellement 32 108 établissements au total dont 18 265 dans les services, 7 843 commerces, et 6 000 industries pour un total de 97 000 salariés. «La CCI est présente en matière de formation avec un réseau de centres Laho, elle mène des actions de terrain pour les commerçants et les industriels, elle organise des salons, des réunions, des événements, liste Olivier Jacob. Nous savons maintenant que la décision de régionaliser notre CCI en 2016 était un bon choix, les actions régionales deviennent plus performantes et sont reconnues par notre tutelle qu'est l'Etat».
Le président de la CCI regrette une certaine instabilité politique qui n'aide pas les chefs d'entreprises. «Les gouvernements passent et surtout trépassent, ce qui nous oblige à renégocier sans cesse la ressource fiscale qui nous est allouée et qui a baissé de 70% depuis ces dernières années, relève-t-il. Plus globalement, un dirigeant a besoin d'avoir un équilibre et de savoir où l'on va. Diriger une entreprise, c'est prévoir et l'incertitude comme le manque de visibilité incitent à avoir peur, à freiner, à éviter d'investir alors que l'investissement est capital pour la réussite.» Il rappelle que l'Aisne a pourtant des pépites, des leaders mondiaux dans leur domaine, à mieux mettre en avant.
Fanny Anor,
préfète de l'Aisne, n'ignore pas «le gros temps qui menace le
tissu économique» et salue le rôle essentiel de la CCI 02
pour la coordination et le soutien aux entreprises. «Il y a
une incertitude politique en effet et nous espérons qu'une loi de
finances pourra être votée dans les délais projetés par le
gouvernement et nous ferons face quoiqu'il arrive, explique-t-elle.
L'Aisne est un territoire où le chômage est encore trop élevé et
où paradoxalement, des secteurs d'activité restent en tension, la
bataille pour l'emploi ne doit pas faiblir».