Attractivité

Cayeux-sur-Mer veut dynamiser son centre-ville

La ville classée "Station de tourisme" est entrée dans le dispositif "Petite ville de demain" afin de rendre plus attractif son centre-ville. La municipalité, tournée vers l’avenir, porte d’autres projets. Revue en détail en compagnie de Matthieu Blin, le Directeur général des services de Cayeux-sur-Mer.

Cayeux-sur-Mer, classée "Station du tourisme", passe de 2 500 habitants l'année à 12 000 en période estivale. (c)Mairie de Cayeux-sur-Mer
Cayeux-sur-Mer, classée "Station du tourisme", passe de 2 500 habitants l'année à 12 000 en période estivale. (c)Mairie de Cayeux-sur-Mer

Picardie La Gazette : Si vous deviez établir la carte d'identité de Cayeux-sur-Mer ?

Matthieu Blin : Cayeux est une station balnéaire classée "Station du tourisme", elle abrite 2 500 habitants à l’année et 12 000 en saison estivale. La commune, vieillissante, perd 39 habitants par an depuis 2008. Nous avons une majorité de résidences secondaires. 

Nous sommes connus pour nos 14 km de rivages, notre plage de galets, notre chemin de planches et nos 490 cabines dont 160 communales. Nous avons tout pour faire le bonheur des habitants : trois marchés par semaine, des poissonniers, un supermarché, une boucherie, un fromager… 

Au total, cela représente une cinquantaine de commerces, sans les saisonniers sur la concession de plage. Plusieurs se sont installés ces derniers mois, ce qui montre un certain dynamisme. Côté santé, nous avons de nombreux professionnels : trois généralistes, six infirmiers, trois kinés, un dentiste, deux pharmacies, un orthophoniste, quatre podologues… Nous disposons d’une école maternelle/ primaire publique et école maternelle/ primaire privée. 

La ville compte également une dizaine de restaurants, un petit centre équestre, des campings, dont un municipal et dont  le renouvellement de service public d’une durée de 20 ans est prévu pour 2023. 

Une vingtaine d’artisans et quatre entreprises dédiées à l’exploitation/ transformation des galets comme Silmer ou GSM sont installés sur la commune. Cayeux c’est aussi une maison de retraite, un foyer de vie pour personnes âgées à Brighton et un Établissement et service d'Aide par le travail (ESAT). Quant au casino, il emploie une trentaine de salariés.

Matthieu Blin, le Directeur général des services de Cayeux-sur-Mer.

La station est prisée depuis le début de la pandémie, et les prix de l'immobilier grimpent...

En effet, c'est devenu compliqué, d’autant qu’une partie du parc est vétuste. Aujourd’hui, les prix sont de 2 000 euros du mètre carré et ne cessent de monter. C’est beaucoup trop pour les jeunes de la commune, qui ne peuvent pas acheter et se replient à l’intérieur des terres.

Vous faites partie du dispositif "Petite ville de demain". Que cela implique-t-il ?

Les services de l’État ont proposé au maire d’intégrer le dispositif car une étude de revitalisation du centre-ville avait été lancée en 2020 par la commune auprès du cabinet Quartier libre.

L'étude est en cours de finalisation mais des axes prioritaires apparaissent : améliorer la signalétique, revoir les sens de circulation, les espaces de stationnement, renaturer l’espace public, lutter contre l’habitat indigne…

L’ambition est de rendre le centre-ville plus attractif. Nous travaillons avec la Communauté d’agglomération de la baie de Somme (CABS) et nous sommes associés avec Saint-Valery-sur-Somme. Dans les prochaines semaines, nous allons organiser une grande réunion publique. En septembre 2020, lors du lancement de l'étude, la population avait déjà été conviée à une réunion d’informations.

Toutes ces démarches sont un peu retardées à cause de la pandémie, la convention a été signée entre la préfecture, la CABS, Saint-Valery et Cayeux en septembre dernier. Nous sommes éligibles aux aides de la Banque des territoires afin d’obtenir des taux d’emprunts intéressants pour réaliser des opérations dans le périmètre défini.

Nous pouvons obtenir des subventions de la Région et du Conseil départemental. La Région nous aide déjà pour la requalification de la place du Général de Gaulle, située entre les commerces et le casino, une opération qui se chiffre à 700 000 euros et sera livrée en juin 2023.

Un des objectifs de la municipalité en devenant "Petite ville de demain": redynamiser le commerce. (c)Mairie de Cayeux-sur-Mer

Avez-vous d’autres projets ?

Le boulevard maritime date de l’après Seconde Guerre mondiale : après l’enfouissement des réseaux et l’assainissement, nous allons le réaménager. Les travaux qui coûteront 8 millions d’euros devraient être achevés pour 2026, ils permettront aux cyclistes et aux piétons de se sentir enfin en sécurité. 

Nous espérons que d’ici la fin de l’année, nous aurons une meilleure connexion Internet car nous sommes vraiment face à une fracture numérique, cela ne facilite pas le travail au quotidien. Nous allons faire ériger un arbre antenne à La Mollière, indispensable notamment pour contacter les Secours. Dans un autre registre, nous envisageons une extension du cimetière et nous prévoyons d’améliorer l’accueil des camping caristes. 

Cayeux-sur-Mer compte aussi plusieurs hameaux, quelles sont les opérations menées pour y préserver l'environnement ?

Oui, il y a la Mollière, Brighton, Hurt, Le Marais, Le Hourdel… Environ 1,5 million de personnes visitent Le Hourdel prisé notamment pour ses ports de pêche et de plaisance. Un projet de dépoldérisation de la ferme Caroline est porté par le Conseil départemental sur la commune voisine de Lanchères. 

Le but est de lutter contre l’ensablement des ports de pêche et de plaisance et consolider une digue. Il subsiste une dizaine de marins-pêcheurs. Bientôt, il ne sera plus possible de se garer sur le port mais directement sur un parking aménagé sur la Route blanche, le sens de circulation va être changé… 

De même, une aire de délestage d’un demi hectare sera ouverte cette année. La Route blanche vient d’être consolidée par le syndicat mixte baie de Somme-grand littoral picard. Face aux assauts des tempêtes, des pieux en bois ont été plantés. C’est une expérimentation. 

Le Hourdel, prisé des touristes. (c)SMBSGLP

Le Hourdel est avant tout une destination de reconnexion avec la nature et de détente, depuis le blockhaus, on peut par exemple observer les phoques. Idem pour le Hâble d’Ault qui est en partie sur notre commune. 

Des épis en dur ont aussi été installés il y a quelques années le long de la plage de Cayeux, qui se situe en-dessous du plus haut niveau de la mer. À Brighton, nous avons entamé des démarches pour acheter à l’État la maison du gardien du phare, afin d’en faire un atout touristique. 

Nous allons installer quatre caméras de vidéo-surveillance près du phare pour lutter contre les passeurs responsables de l’immigration clandestine, 55 000 euros du fonds britannique va y être consacrer. Au total, d’ici 2023/ 2024, notre commune comptera une trentaine une caméras.