Caux Seine Agglo finalise son Plan Climat Air-Energie 2021
Après deux ans de concertation, Caux Seine Agglo achève l'élaboration de son nouveau Plan Climat Air Energie (PCAET). Un plan qui marque la volonté de la collectivité d'accélérer ses actions en faveur de la transition écologique.
« On arrive au bout du processus, après deux ans de concertation et d'ateliers de co-construction... » La communauté d'agglomération Caux Seine Agglo va prochainement voir aboutir son Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). Un plan d'action fort qui sera lancé officiellement par des assises territoriales, et qui permettra à la collectivité d'avancer un peu plus loin encore sur le chemin de la sobriété énergétique.
En effet, « l'agglomération a mis la transition énergétique au cœur de son projet de territoire », rappelle Didier Péralta, le maire de Gruchet-le-Valasse, vice-président de l'agglomération en charge des transitions. Lauréate du dispositif « Territoire 100 % EnR », l'agglomération s'est engagée à couvrir 100 % de ses besoins énergétiques (hors industrie) par des énergies renouvelables d'ici 2040. Didier Péralta : « On se lance dans une politique très ambitieuse. On s'y est engagé. Aujourd'hui, il faut que l'on y aille. »
Fédérer les PME
Déjà, de nombreux projets sont engagés. L'un des plus médiatiques est sans aucun doute l'implantation expérimentale d'une éolienne GreenPack, produite par Inergys, installée à Rives-en-Seine en octobre 2020 en partenariat avec Logéal Immobilière. Un projet alliant énergies solaire et éolienne, et qui ouvre des perspectives intéressantes sur un territoire urbain. « Sur notre territoire, le potentiel de grandes éoliennes est de quatorze au maximum, constate Marie-Annick Leroy, directrice de la transition écologique et de l’innovation territoriale chez Caux Seine Agglo. L'éolienne Green Pack répond à d'autres contraintes. Et avec son mât de seulement 8 mètres, cette petite éolienne pose moins de problèmes d'acceptabilité. »
Si l'expérimentation s'avérait rentable, elle pourrait aussi créer une dynamique territoriale intéressante. Caux Seine Agglo incite en effet la start-up limougeaude à conclure des accords de partenariat avec des entreprises locales pour produire certains composants de la machine. « On essaie de fédérer des PME impliquées dans la transition énergétique pour qu'elles deviennent des références sur le territoire », résume Didier Péralta.
Méthanisation et chaleur fatale
La logique est d'ailleurs la même sur d'autres terrains énergétiques. De gros projets, comme l'implantation d'un méthaniseur industriel à St-Jean-de-Folleville, ou le réseau de chaleur au bois à Port-Jérôme, ouvrent la voie à d'autres. « On envisage l'ouverture d'une station de BioGNV pour alimenter notre parc de bus, dévoile Marie-Annick Leroy. On veut aussi ouvrir la réflexion sur de petites unités de méthanisation à la ferme. » En parallèle, la collectivité engage la réalisation d'un cadastre solaire, destiné à cartographier les zones du territoire les plus propices à l'implantation de panneaux solaires.
Et elle travaille activement à la récupération de la chaleur fatale, produite par le process industriel. Le potentiel est énorme sur le territoire avec un gisement estimé à 108 Gwh. Une énergie qui pourrait être utilisée pour des réseaux de chaleur (comme à Bolbec) ou via des boucles énergétiques entre industriels (comme à Port-Jérôme). Bien sûr l'arrivée programmée d'une unité de production d'hydrogène va également dans le sens de la décarbonation. « On travaille un peu tous azimuts, avoue Didier Péralta. Mais on se lance dans une politique très ambitieuse. On s'est engagé et il faut que l'on y aille. C'est essentiel, car le réchauffement climatique va nous toucher, tous, dans notre quotidien. »
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre