Entreprises
Catherine Gayral, comme une EVIDiENCE…
D’un parcours personnel et professionnel si linéaire, régi par la confiance et les certitudes, le tapis de vie s’est soudain dérobé sous les pieds de Catherine Gayral. La Mosellane, aujourd’hui consultante en stratégies, aurait pu tomber dans le vide. Elle a su trouver les clés du rebond. Elle livre son témoignage dans un essai paru récemment. «Pour les chefs d’entreprise qui pourraient perdre pied», assure-t-elle. Ajoutant : «Pour ceux qui sont sensibles, voire hyper-sensibles, dans le monde des affaires.»
«Besoin de témoigner, aller plus loin, instinct de survie, remise en question.» Au gré de l’entretien qu’elle nous accorde, Catherine Gayral, entière, remonte le fil de ces dernières années, parle sans ambages de ses épreuves, de la clé trouvée pour rebondir et reprendre son envol. On appelle cela la résilience. La Mosellane a même écrit un essai sur ses expériences. Nous y reviendrons. À partir d’un titre d’Ingénieur Maître en Sciences Financières, elle mène durant presque deux décennies une carrière dans un groupe bancaire international, occupant des postes de cadres, de direction, de management, d’animation de marché. Un brillant parcours, linéaire. Elle raconte la suite : «À l’aube de mes 40 ans, j’ai ressenti ce besoin de retrouver un sens à ce que je faisais. J’ai créé mon activité , juste avant la crise Covid. Mon ambition était d’accompagner les dirigeants souhaitant développer leurs entreprises. Je me suis dit qu’il fallait que je le fasse. Après tout, je prenais peu de risques. Ma situation matérielle et financière me le permettait.»
«Tout s'écroulait»
Catherine Gayral se lance avec enthousiasme dans son rôle de consultante en stratégies. Mais l’affaire ne décolle que peu, en tout cas, pas suffisamment. Au bout de deux ans d’activité, le nombre de clients et le chiffre d’affaires ne progressent pas assez rapidement pour lui payer un salaire. Pas éligible aux aides Covid, des économies qui fondent comme neige au soleil, plus d’allocations chômage : le ciel s’obscurcit. «Mais même dans mes pires moments de doute, j’ai toujours cru à mon idée. Là n’était pas le problème.», affirme-t-elle aujourd’hui. À cela vient s’ajouter une seconde crise personnelle, comme un phénomène vu durant et après la période de la pandémie chez de nombreuses personnes : son couple vacille. Une déflagration. «Tout s’écroulait. Je perdais des années de stabilité. Je suis passée du jour au lendemain d’une grande maison à un appartement modeste. Cela c’est pour l’aspect matériel. Surtout, cela a posé deux choix : soit je m’effondrais totalement, soit je me battais en comprenant ce qui m’était arrivée pour en faire une force nouvelle. J’ai opté pour la seconde, parce que c’est dans mon caractère de ne pas lâcher prise. Mais j’aurais totalement pu dévisser. Quand on est sur un fil, on peut rapidement tomber dans le vide.»
«Hyper-empathique ?»
Dans sa quête de rebond, qu’elle lie à celle de son entreprise, elle se pose le même questionnement : se renseigner tous azimuts et trouver la cause génératrice de son blocage, pourquoi elle ne parvient pas à atteindre ses objectifs. Il faudra un long chemin qui passera par le développement personnel dont elle est adepte pour provoquer le déclic. «Quand on m’a dit que mon frein était dû pour beaucoup à mon hyper-empathie, j’ai été d’abord incrédule. Qu’était-ce ? En quelque sorte, cela se traduit par prendre les émotions des autres. Pour me «débloquer», il me fallait oser, parler, faire. J’ai donc entamé tout un travail sur moi-même par des techniques personnelles à des fins professionnelles.» Catherine Gayral parviendra à «faire sauter le verrou» qui sclérosait son entreprise. «Cela peut paraître banal, dit comme cela, mais je n’osais pas augmenter les tarifs de mes prestations. Je l’ai fait. Et depuis, mon activité croît.» Dans cette phase ascendante, elle va vouloir aller plus loin : «J’ai traversé des crises majeures. J’ai décidé de les raconter dans un livre. De mettre des mots sur mes expériences. Cet écrit a pour but d’ouvrir les esprits et pose des débats. Parler de sensibilité dans le monde des affaires est parfois si difficile, si cruel. Le plus fort gagne souvent au détriment du plus sensible. C’est mon combat désormais : je veux inverser la tendance dans les prochaines années.»
Un livre témoignage et une conviction chevillée au corps...
L’aventure du récit «La Méthode EVIDiENCE, Résiliences et Stratégies d’hyper-empathiques pour développer son entreprise» a été initiée en octobre 2022. Aux côtés de Catherine Gayral, deux coaches en écriture, Meily Chen et Laura Vaissaud, vont être ses guides, pour parvenir au bout du projet, au début de cette année. Son essai, Catherine Gayral l’a structuré en trois parties. La première est consacrée au mental, aux codes de notre société économique et culturelle, au décryptage de notre degré de sensibilité, la façon aussi dont nous sommes leurrés par notre instinct de survie en temps de crise. La seconde est plus financière. Très sociétale, elle donne outils et exercices pour permettre de recouvrer énergie et sécurité financière. La troisième s’axe sur la méthodologie pour optimiser un business, avec des techniques d’études de marché et de ventes destinées aux hyper-empathiques et aux hypersensibles. Au final, au sortir de ces sept années, qui auront révolutionné son existence, passées comme un tourbillon, comment en ressort-on ? : «C’est certain, je suis plus forte. Je me suis forcée à oser. À faire évoluer mon modèle. Cela a payé. Mais je ne suis pas la seule. D’ailleurs, j’ai besoin de témoignages, le partage d’expériences est enrichissant.» Catherine Gayral, entrepreneure. Femme inspirante, touchante. Elle s’est révélée un jour à elle-même, dos au mur, et a éveillé des potentialités trop longtemps enfouies et insoupçonnées. Cette histoire, terriblement humaine, dépeinte avec tant d'accents d'authenticité par celle qui en est la pilote, nous rappelle que l’entrepreneuriat est dans sa genèse un investissement, d’hommes et de femmes, dans leurs forces et leurs fragilités, qui décident, un jour, d'aller tutoyer l'étage de l'indépendance professionnelle. Cela n'est jamais dépourvu d'embûches. Tout est affaire d’un savant équilibre fait de mille paramètres pour ouvrir la porte du succès. Saisir sa propre chance avec caractère et opportunisme. Une aventure du XXIe siècle. Catherine Gayral la traverse. Avec allant. Et pour tout dire, un certain brio.
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