Carole Couvert à la Française de mécanique de Douvrin
Carole Couvert, présidente de la confédération CFE-CGC, a entrepris un tour de France pour rassurer les syndiqués, visiter des entreprises et observer les bonnes pratiques. Elle était dernièrement à la Française de mécanique de Douvrin. L’occasion de discuter avec la direction des résultats de l’accord de compétitivité.
C’est la première fois en 70 ans qu’une femme est à la tête du syndicat, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Carole Couvert a la ferme intention de faire bouger les lignes. Elue le 17 avril 2013, elle a entrepris un tour de France des entreprises.
“Je souhaite avant tout tenir des bureaux nationaux en région, à raison d’un par mois. Le premier avait eu lieu à Lyon, le prochain se tiendra à Toulouse“, souligne-t-elle. Ces bureaux délocalisés permettent aux équipes de mieux se connaître, mais aussi d’échanger en direct.
“Je souhaite également parler de ce qui marche en France et valoriser ce qui est fait par les salariés“, poursuit la présidente, qui se rend également dans des entreprises en difficulté ou qui manquent de visibilité. “La FM est une entreprise emblématique, qui a enregistré une forte baisse d’activité due à la crise du marché de l’automobile. L’entreprise a su faire des choix intelligents, investir en formation et travailler sur des projets d’avenir.”
Pour la Confédération, les accords de compétitivité de juillet 2013 ont été bénéfiques car “ils ont permis de mettre au même niveau les intérêts des entreprises et ceux des salariés“, développe Carole Couvert. Trois accords de compétitivité ont été signés en région et ont permis de sauver des emplois.
La CFE-CGC travaille sur plusieurs fronts pour que les salariés et l’ensemble de la classe moyenne regagnent du pouvoir d’achat, mais aussi pour redonner des perspectives aux jeunes. “Nous menons un combat sur l’épargne salariale, et notamment sur les PEE et l’intéressement. Nous souhaitons un retour de la taxation à 8 %.” Elle souhaite également que le gouvernement relâche la pression fiscale et “qu’il révise la fiscalité, avec la création d’une tranche minimum à 60 euros par an, 5 euros par mois“.
La FM attend la reprise. Si le Groupe Renault annonce des résultats intéressants en Europe, un plan d’embauche de 1 000 salariés en France, ainsi que la mise en place de contrats d’apprentissages, l’industrie automobile régionale est à la peine.
A la Française de mécanique, entreprise spécialisée dans la fabrication de moteurs implantée à Douvrin et dans laquelle la régie Renault était impliquée à 50 % jusqu’à encore récemment, la situation est assez complexe. La direction devrait d’ailleurs annoncer un nouveau plan de réduction de ses effectifs. “Un plan de départs volontaires concernant 500 personnes. Des départs en retraite non remplacés, des départs en retraite anticipée, des départs volontaires. Heureusement, pas de licenciements secs“, précise Jean-Michel Monnet, représentant du syndicat à la FM.
Un nouveau coup dur pour l’entreprise qui ne compte plus que 2 800 salariés. Malgré la signature de l’accord de compétitivité, la situation reste compliquée et l’inquiétude est palpable chez les salariés. “Il y a eu l’arrêt de plusieurs lignes et, depuis peu ,le désengagement de Renault.“
La CFE-CGC reste malgré tout confiante et fait le pari du retour à la croissance, “avec, dans deux ans, un nouveau moteur et une nouvelle position de leader dans l’industrie régionale“.
En attendant des jours meilleurs, l’entreprise devrait réussir à stabiliser ses volumes de production, et donc ses effectifs, grâce au petit moteur 3 cylindres essence EB turbo puretech qui semble remporter un franc succès.