Cap HautSports : la RSE c'est aussi oser le sport en entreprise
Le Comité régional olympique et sportif des Hauts-de-France se propose de mettre en relation les entreprises désireuses de construire un projet pour leurs salariés, et les associations sportives. Le tout pour des projets à la carte, au service du bien-être de tous.
C'est bien connu, le sport c'est la santé... ou serait-ce le travail ? Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Reconnu pour ses bénéfices sur la santé physique et morale, le sport pose peu à peu ses baskets dans le monde de l'entreprise, en prenant pleinement place dans les politiques RSE (responsabilité sociale et environnementale). Lancée en janvier 2020 par le Comité régional olympique et sportif (CROS) des Hauts-de-France, la plateforme Cap HautSports est là pour favoriser ces initiatives. Son rôle est de mettre en relation les entreprises en recherche d'une prestation sportive dans le cadre de la RSE, avec des clubs et associations susceptibles d'y répondre. Et ce, gratuitement.
75 disciplines proposées
«Un dispositif similaire existait déjà auparavant, porté par le CROS Picardie, raconte Arnaud Sellier, chargé de mission au CROS Hauts-de-France. Mais il était un peu complexe et n'avait pas bien fonctionné. Désormais, c'est beaucoup plus simple : les entreprises remplissent un formulaire très simple et nous les aidons à réaliser leur projet. Nous avons l'expertise, le réseau et les solutions.» Pas moins de 150 associations sportives sont déjà inscrites sur la plateforme, prêtes à proposer leurs services aux entreprises.
Et il ne s'agit pas seulement de stretching-fitness. Tout type de sport peut-être envisagé, de la marche nordique au canoë-kayak, du badminton au tir à l'arc... Au total 75 disciplines sont pour le moment proposées. «Les sports demandant peu de matériel sont souvent plébiscités, mais ce ne sont pas les seuls qui peuvent être réalisés dans le cadre de l'entreprise», commente Arnaud Sellier. L'activité peut ainsi être programmée à l'année ou de manière très ponctuelle, par exemple dans des séminaires. «Les activités peuvent se faire dans les locaux de l'entreprise ou via les structures utilisées par l'association. Nous faisons tout pour nous adapter aux besoins de l'entreprise.»
Une mobilisation difficile
A condition toutefois que ces besoins s'expriment. Meilleure productivité, baisse de l'absentéisme et du turn-over, développement d'une culture d'entreprise... sur le papier, tout le monde s'accorde sur son utilité. Mais, dans la réalité, les projets sont pour l'heure peu nombreux. Si Cap HautSports a fortement mobilisé les associations sportives, elle peine à recruter des entreprises porteuses de projets. «On ne baisse pas les bras, mais il faut reconnaître que le démarrage est difficile», avoue le chargé de mission du CROS.
Aussi le CROS a-t-il relevé ses manches pour effectuer un peu de lobbying. Dans les salons par exemple - même si beaucoup ont été annulés depuis le lancement de la plateforme début 2020 – ou auprès des têtes de réseau comme le Medef ou la CPME. Arnaud Sellier : «Nous avons reçu une écoute favorable, mais derrière on ne voit pas d'inscriptions d'entreprises.» La dynamique qui est en train de se construire autour de Paris 2024 pourrait donner un coup de pouce à la démarche. Au-delà des médailles et de l'événement sportif, la démocratisation du sport dans le monde de l'entreprise pourrait être l'un des héritages des Jeux olympiques.