Cap Bourbon commande un nouveau palangrier pour l’Antarctique

Prévu pour être livré fin 2015 par le site vietnamien du chantier de Concarneau, il sera construit sur un design conçu par le bureau d’études norvégien Skipstekniks. Destiné à une exploitation dans les mers difficiles de la ZEE des Terres australes et antarctiques françaises (Kerguelen et Crozet), ce palangrier bénéficiera d’une propulsion de type diesel électrique (avec des moteurs semi-rapides) permettant une souplesse dans la gestion de l’énergie, une maintenance simplifiée et une économie en carburant, tandis que deux propulseurs orientables à haut rendement garantiront une meilleure manœuvrabilité. Il contiendra trois cales à poisson (à – 25°C) d’une capacité totale de 935 m³. «Un système de récupération centrale des palangres au moyen d’un puits, précise Jean-Pierre Kinoo, directeur général de Cap Bourbon, assurera la sécurité du personnel et une meilleure protection de l’environnement.» De même, le nouveau navire sera le premier à être équipé d’une petite rampe arrière dissimulée à la vue des oiseaux marins, pour éviter la prédation et la mortalité aviaires. «Et nous allons tester des systèmes pour lutter contre la prédation de la légine par les orques et les cachalots», ajoute l’armateur.

Ce navire, innovant, économe et garantissant un maximum de fiabilité et de sécurité, a été défini à partir de l’expérience acquise avec le Cap Horn 1, construit en 2002. «Nous l’avons souhaité conforme à l’image de cette pêcherie exemplaire et bien gérée», explique Jean-Pierre Kinoo Ce navire est appelé à remplacer le précédent pour gérer un quota annuel de 980 tonnes de légine, directement traitées dans les installations bord à quai sous température dirigée à Port Réunion.

Sur tous les océans. Armement historique de Boulogne, fondé en 1920, Le Garrec s’est diversifié dans la production et la logistique des produits de la mer. Depuis le rachat en 2011 de l’armement Euronor (fondé avec Nord pêcheries) par le Britannique UK Fisheries, Le Garrec n’est paradoxalement plus investi dans la pêche hauturière boulonnaise, alors qu’il l’est devenu sur tous les océans de la planète. Il a notamment participé à la constitution, la même année, de l’un des plus gros groupes thoniers européens, la Compagnie française de thon océanique, basée à Concarneau : une flotte de 13 thoniers senneurs congélateurs répartis dans les océans Indien et Atlantique qui produit 80 000 tonnes de thon par an.

En aval de la filière, avec ses sociétés Norfrigo et Packopale, Le Garrec apporte à Capécure, l’un des carrefours européens des produits de la mer, une solution logistique et conditionnement sur mesure. La première dispose d’une capacité de stockage de 25 000 palettes à – 25°, tandis que la seconde reconditionne en une année quelque 10 000 tonnes de produits de la mer.