Cannes annonce sa sélection assortie d'un message de "sérieux" sur les violences sexuelles
Scarlett Johansson devant et derrière la caméra, six réalisatrices en compétition, le retour de Jafar Panahi et Wes Anderson, Denzel Washington sur les marches... Le Festival de Cannes a levé le voile jeudi sur sa 78e édition, en envoyant un message de...

Scarlett Johansson devant et derrière la caméra, six réalisatrices en compétition, le retour de Jafar Panahi et Wes Anderson, Denzel Washington sur les marches... Le Festival de Cannes a levé le voile jeudi sur sa 78e édition, en envoyant un message de "sérieux" face aux violences sexuelles dans le 7e art.
En plus de Tom Cruise, qui doit présenter l'ultime "Mission: Impossible" et Robert De Niro, pour une Palme d'Or d'honneur, déjà annoncés, le mois de mai promet à nouveau un défilé de stars internationales sur le tapis rouge cannois.
Les festivaliers devraient croiser Denzel Washington, tête d'affiche du nouveau film de Spike Lee, "Highest to Lowest", projeté hors compétition, le chanteur et militant Bono, pour un film autour des morceaux de son groupe U2 ou encore Joaquin Phoenix, Jodie Foster et Harris Dickinson, l'acteur de "Sans Filtre" et "Babygirl", passé derrière la caméra.
Wes Anderson est à nouveau retenu en compétition pour un film au casting XXL avec Guillermo del Toro, accompagné de Tom Hanks, Riz Ahmed, Charlotte Gainsbourg et Scarlett Johansson.
Cette dernière présentera, à 40 ans, son premier film de cinéaste, "Eleanor The Great". Une sélection dans la section "Un Certain Regard", dédiée aux découvertes, comme un symbole du basculement d'une industrie qui accorde peu à peu davantage de place aux réalisatrices et veut montrer qu'elle tire les leçons du mouvement #MeToo.
Le festival, qui avait été appelé à prendre le problème à bras-le-corps par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale française sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu culturel la veille, a assuré avoir "pris connaissance avec sérieux et détermination de ses recommandations".
"Je suis très heureuse qu'un changement continue de s'imposer avec force et courage. Les femmes sont finalement entendues. Le festival y est particulièrement attentif et elles ne demandent plus leur place", a ajouté sa présidente Iris Knobloch.
Proche du record
Au total, six longs-métrages de réalisatrices sont retenus en compétition, proche du record de sept en 2023. Celui-ci peut encore être dépassé car les organisateurs, qui ont vu plus de 2.000 films et ont bouclé leur sélection à 01H00 du matin, ont prévu de la compléter d'ici Pâques. Terrence Malick ou Jim Jarmusch sont notamment pressentis.
Dix-neuf films sont à ce stade en lice pour succéder à la Palme d'Or de l'an dernier, "Anora" de l'Américain Sean Baker.
Les frères Dardenne tenteront de décrocher une troisième Palme historique et la Française Julia Ducournau, qui a embauché Tahar Rahim et Golshifteh Farahani, espère un deuxième titre, après celui obtenu pour le très gore "Titane". Sont également présents en compétition le Brésilien Kleber Mendonça Filho, l'Italien Mario Martone et l'Américaine Kelly Reichardt. La Française Hafsia Herzi fait ses premiers pas dans la course à la Palme d'Or.
Ces longs-métrages seront départagés par un jury présidé par Juliette Binoche, l'une des stars françaises les plus connues à l'international, et une personnalité engagée, pour une édition qui se déroulera, du 13 au 24 mai, dans un contexte tendu, entre inquiétudes des artistes sur la présidence Trump et guerres, en Ukraine comme au Proche-Orient.
A l'écran, l'Ukrainien Sergei Loznitsa évoquera "l'URSS des années 1930 à l'époque des purges staliniennes" (en compétition) et le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov adapte "La disparition de Josef Mengele", roman d'Olivier Guez. L'Iranien Jafar Panahi, passé par la prison dans son pays, est également attendu.
"Nous avons, dans cette sélection, des cinéastes qui prennent leurs responsabilités sur un discours sur le monde", a déclaré le délégué général Thierry Frémaux, en conférence de presse. "Ces films dessinent quelque chose d'un monde (...) difficile, de tensions, de violence où il faut faire sa place, mais aussi un monde qui est celui qu'on a connu, qu'on veut et qu'on continue de voir surgir".
Le festival a également annoncé le film d'ouverture, un premier long-métrage avec la chanteuse française Juliette Armanet, intitulé "Partir un jour", et doit dévoiler prochainement la composition du jury.
Les sélections parallèles doivent, elles, être annoncées lundi et mardi.
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