Aménagement
Canal Seine-Nord Europe : des opportunités d'affaires et d'emplois à saisir pour les entreprises axonaises
Si l'Aisne ne sera pas traversé par le futur Canal Seine-Nord Europe, le département se situe à proximité de ce chantier pharaonique d'un montant de plus de 5 milliards d'euros. La Région Hauts-de-France qui pilote le projet avec la Société du Canal Seine-Nord Europe invite les entrepreneurs axonais à saisir les opportunités d'affaires et d'emplois alors que les premiers marchés publics vont sortir cette année pour un début de travaux en 2025. Une clause de proximité vise à réserver 20% de ces marchés aux TPE et PME, notamment locales et régionales.
« On a très longtemps pensé qu'il s'appelait l'Arlésienne, ça n'est plus le cas, lance Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France et président du conseil de surveillance de la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE), lors d'une réunion d'information à la CCI de Saint-Quentin. La région a pris le risque de piloter ce projet, elle a bien fait parce que si cela avait été piloté par l'État, il n'aurait jamais vu le jour. Depuis Paris, ça n'a pas d'intérêt, de notre point de vue régional et européen, créer une autoroute fluviale entre le bassin de la Seine et le nord de l'Europe, alimenter nos ports, notamment Dunkerque, c'est pertinent. »
Olivier Jacob, président de la CCI de l'Aisne, estime que ce « canal peut paraître loin vu de l'Aisne » alors qu'il va passer à Nesle, à moins de 35 kilomètres de Saint-Quentin. « Le chantier offre des opportunités d'affaires puisque sur le secteur du Canal le plus proche de nous, celui de Santerre Haute-Somme, les consultations d'entreprises pour la construction d'ouvrages d'art, d'écluses et de ports intérieurs, vont s'échelonner tout au long de l'année 2024 pour un démarrage effectif en 2025, explique Frédérique Macarez, présidente de l'Agglo du Saint-Quentinois. Le Canal est désormais une réalité et nos entreprises régionales et locales ont forcément une carte à jouer, ils vont avoir la chance inouïe de bénéficier des différents chantiers jusqu'en 2028 sur 107 kilomètres de tracé. Ce sera générateur d'activité et d'emploi local, à un moment où il y a un ralentissement économique au niveau français et européen. »
15 à 20% des marchés publics pour les TPE et PME
6 000 emplois vont être générés par le chantier et il est estimé un besoin de recrutement de 3 000 personnes. Surtout, une clause de proximité a été intégrée aux différents marchés publics qui seront publiés, réservant entre 15 à 20% de l'exécution de ces marchés à des TPE et PME locales. « Il y aura des possibilités d'accès à des entreprises quelle que soit leur taille et les grandes entreprises qui auront remporté les marchés devront travailler avec des sous-traitants de la région », assure Nicolas Dumont, directeur du développement économique de la SCSNE.
Pour les TPE et PME axonaises qui souhaitent travailler sur le chantier du Canal, des outils existent comme la plateforme CCI Business. « C'est un outil digital qui met en relation les donneurs d'ordres avec les entreprises sous-traitantes et j'invite toutes les TPE et PME intéressées à aller s'y inscrire et s'y référencer gratuitement, précise Estienne Lemaire, chef de projet industrie à la CCI Hauts-de-France. Nous y avons déjà plus de 1 000 entreprises référencées dont les informations ont été validées et 700 pour le Canal. C'est une vitrine que les entreprises doivent venir décorer comme on aime dire, pour vanter leurs compétences, connaître aussi les autres entreprises qui travaillent dans le même secteur qu'elles et avoir la capacité à s'associer pour répondre de façon groupée à des marchés publics. »
Les entrepreneurs invités à s'inscrire sur la plateforme CCI Business
La plate-forme CCI Business envoie aux entreprises référencées une newsletter chaque semaine, leur permettant d'être au courant des consultations lancées et des marchés publics. « Nous avons lancé aussi des fiches teaser qui vont venir annoncer en amont aux entreprises les futurs marchés publics qui vont être proposés. Par exemple, si un marché de terrassement est lancé, les entreprises concernées vont savoir en amont de quelle volumétrie on parle, elles auront le temps de déterminer s'il est intéressant pour elles d'y répondre, de se former pour y répondre, de s'associer à d'autres entreprises, cela leur donne du temps pour être prêt », explique Estienne Lemaire.
Outre les solutions proposées par la CCI, les entreprises intéressées par le chantier du Canal peuvent aussi se tourner vers des dispositifs mis en place par la région Hauts-de-France. Le dispositif Ardan leur permet par exemple de bénéficier d'un programme de formation pour intégrer pendant six mois une personne chargée de répondre aux marchés publics. Proch'Emploi et France Travail peuvent aussi les accompagner dans le recrutement de collaborateurs. Proch'Info-formation propose également des informations sur les métiers liés au canal et les formations correspondantes. Ces dispositifs régionaux sont à retrouver sur le site entreprises.hautsdefrance.fr/csne.
La SCSNE prévoit par ailleurs prochainement des rencontres physiques entre les entreprises attributaires des marchés et les TPE et PME locales. « L'objectif est de faciliter ce contact et peut-être qu'une de ces premières rencontres aura lieu à partir de septembre prochain à Saint-Quentin », explique Nicolas Dumont. Un moment concret et attendu par les entreprises locales.