Canal Seine-Nord Europe : des logements seront réservés aux compagnons
Qui dit chantier XXL dit actions XXL. Action Logement, l'association Régions de France et la Région Hauts-de-France ont signé une convention nationale, de trois ans, pour favoriser l’action de construction ou de réhabilitation de logements des grands projets régionaux. Pour le Canal Seine-Nord Europe, déjà 2 000 logements sont prévus pour la première tranche des travaux du Compiégnois et Noyonnais, et ce nombre augmentera dans la région selon les besoins.
Le 18 avril, dans les locaux du
Canal Seine-Nord Europe à Compiègne, une autre étape de ce projet
colossal a été franchie. Xavier Bertrand, président des
Hauts-de-France ainsi que du conseil de surveillance de la société Canal
Seine-Nord Europe, Carole Delga, présidente de Régions de France
et Bruno Arcadipane, président d’Action Logement Groupe ont signé
une convention en
faveur de la lutte contre les fractures sociales et territoriales. «
Le
premier combat des Régions, c’est l’emploi. Dans
un contexte de crise du logement et du recrutement, les Régions se
mobilisent pour lever les freins à l’emploi et pour accompagner
les salariés dans leur cadre de vie. C’est en ce sens que les
Régions ont par exemple signé des protocoles d’accord avec Action
Logement pour le logement des apprentis et alternants. Régions de
France se félicite du renouvellement de ce partenariat :
l’accompagnement d’Action Logement est essentiel pour accompagner
les salariés dans leur installation
»,
résume Carole Delga.
Concrètement,
avec cette convention, Action Logement s'assure que des logements
seront disponibles pour les salariés embauchés durant les grands
chantiers de la Région, que la durée soit temporaire ou durable, et
ce rapidement et à des prix attractifs. Si l'objectif est de
faciliter l'accès à l'emploi tout en assurant le "vivre bien",
ce partenariat vise aussi des retombées économiques directes et
indirectes sur les territoires concernés. Un des grands chantiers
concernés par cette convention est aussi la future Vallée de la
Batterie, dans le Nord et le Pas-de-Calais, avec 7 000 emplois
directs et 13 000 emplois indirects prévus.
Concernant,
le Canal Seine-Nord, de nouveaux logements verront notamment le jour
durant les chantiers près des écluses et des ports intérieurs. Par
exemple, pour la première tranche des travaux dans l'Oise, à Noyon
et Compiègne, déjà 2 000 logements, du parc immobilier disponible
de Clésence (filiale de groupe Action Logement), sont prévus.
« L’enjeu
est surtout autour des sept écluses, là c’est du travail pour
deux ou trois ans. Mais aussi autour des ports intérieurs. Pour
cela, on a déjà travaillé. Par exemple, l’écluse de Noyon est
située à proximité d’un quartier de politique de la ville. À
Péronne aussi, il y aura des besoins dans la durée »,
note Jérôme Dezobry, directeur de la société du Canal.
Logements neufs, réhabilités ou modulaires
Et
ces logements prendront diverses formes. Des logements neufs seront
construits ou réhabilités et « serviront
pour le long terme car construits proches de quartiers qui en auront
besoin »,
précise Bruno Arcadipane, président d’Action Logement Groupe,
notant
« qu'il
n’y
a pas d’emploi sans logement ». Sur
le chantier du Canal, de nombreux ouvriers ne resteront pas
longtemps, alors Clésence a déjà fait l'acquisition d'une
quinzaine de logements modulaires, fabriqués à partir de conteneurs
de la société
Mokha, basée à Valenciennes.
«
C'est
en agissant ensemble, avec Action Logement, que nous pouvons loger
les salariés qui travaillent sur ce grand chantier. Régions de
France, à travers sa présidente, fait une nouvelle fois la
démonstration que les solutions viendront des territoires »,
note de son côté Xavier Bertrand.
Si le choix de logements modulaires ou de logements réhabilités a été fait, c'est parce que construire des logements n'est pas chose aisée actuellement. Pour Bruno Arcadipane, en France, la construction de logements n'est pas assez étendue. « On rajoute l'inflation, le prix du foncier qui explose, des banques qui prêtent moins facilement, la zéro artificialisation des sols... Nous allons moins construire dans les mois à venir », détaille-t-il. Mais l'enjeu est de taille pour le chantier du Canal Seine-Nord Europe : il représente un très fort potentiel d'emplois directs et indirects, de l’ordre de 6 000 lors de sa construction, dont environ 3 000 personnes recrutées spécialement pour le canal et plusieurs milliers d’emplois indirects dans les services au chantier.