Cambron : deux activités pour Bois 2 Baies

Mathieu Demeester est un créateur d’entreprise heureux de pouvoir concilier sa vie privée et sa vie professionnelle. Dessinateur et concepteur pour de grands groupes industriels, il a profité des confinements pour rénover en bois la hutte de chasse qu’il possède en baie de Somme et fabriquer des petits meubles. Il a partagé l’avancée de son chantier sur les réseaux sociaux et très vite son entourage lui a passé commandes pour des objets de décoration.

Une double casquette assumée

Devant l’activité grandissante, il a décidé de sauter le pas en créant son entreprise Bois 2 baies chez lui à Cambron. Le grand public et les professionnels (tourisme, commerçants, Comités d’entreprises, magasins de souvenirs) peuvent découvrir ses fabrications sur les réseaux sociaux ou sur catalogue. Il peut s’agir de photos de famille gravées, de plaques de box, de supports de fromages, d’horloges, de portes clés, de support de clés, de stylos et de quelques meubles en bois massif.

« Tous les objets sont sur mesure et personnalisables même pour les finitions, en particulier pour les entreprises, mais proposés à des tranches de prix inférieurs à 50 euros afin que le grand public puisse se faire plaisir à moindre frais, développe t-il. J’aime aller aux contacts de mes clients. Je suis toujours heureux quand ils sont contents du résultat. »

Très soucieux de la durée de vie de ses objets, il travaille le chêne, le hêtre, le mélèze, du pin… achetés sous formes de plateaux localement : « Au début, je ne savais pas dire non, raconte-t-il. Je travaillais dans mon entreprise le jour. Le soir, j’honorais mes commandes. Ce n’était plus tenable. Heureusement, j’ai trouvé un nouvel employeur qui me permettait de pouvoir télétravailler. »

Concevoir des machines à part entière

Ainsi, pendant qu’il dessinait et concevait par ordinateur pour l’industrie, sa machine à découpe laser était en fonctionnement dans une des pièces de la maison : « La raboteuse, la dégauchisseuse, la scie sur table et le reste du matériel se trouvent pour le moment dans le garage. Je vais investir dans une machine à découper laser plus performante. À court terme, j’envisage de construire chez moi un atelier dédié. »

Devant la demande d’industriels, il a fait le choix de quitter cet été le salariat pour se lancer à 100% à son compte : « Les industriels viennent à ma rencontre car je prends les petites études pour améliorer l’outil industriel et l’ergonomie des postes de travail, précise le dirigeant. Les gros bureaux d’études en général ne veulent pas s’en occuper. On me confie un cahier des charges et je conçois par ordinateur des machines que je fais fabriquer ensuite. Par exemple, je peux réaliser des guidages réglables pour le passages de pièces de différentes tailles sur un tapis, des pré-lanceurs de robots, des mises en conformité de machines, des palettiseurs pour réduire le poids soulevé par les salariés… »

Flaconnage, agroalimentaire, serrurerie, robinetterie, plasturgie… il rayonne 100 kilomètres autour d’Abbeville : « Une fois que les unités sont fabriquées et assemblées, je vais chez mes partenaires, poursuit Mathieu Demeester. Je m’assure du bon fonctionnement. Je livre une solution clé en main à mes clients conforme au cahier des charges. Ils sont vraiment très contents de pouvoir compter sur mon expérience et mon expertise. Dans une période de forte pénurie de savoir-faire, je pallie en tant qu’indépendant des demandes de recrutements ponctuels : il y a des besoins essentiels non satisfaits et grandissants dans l’industrie dans le domaine de la machine spéciale et de la conception mécanique. Mon leitmotiv, c’est la création. À chaque projet, j’apprends. Les fournisseurs me tiennent informé des technologies qui viennent de sortir. Je me rends également sur les salons pour être toujours à niveau. »