Camaris entre croissance et anticipation
Camaris, premier centre d'appels de l'Audomarois, est installé dans les locaux de l'ancienne cantine de l'école d'ingénieurs gérés par la CASO. Une société en croissance continue depuis son ouverture en 2008. Son directeur, Eric Borel, a répondu aux questions de La Gazette.
Le centre d’appels Camaris de Longuenesse a terminé sa cinquième année après son ouverture en octobre 2008. Le début de la crise ne l’a pas empêché de doubler un an plus tard sa capacité (soit 2 200 m2) avec l’arrivée d’un nouveau grand compte. Dans l’ancienne cantine de l’école d’ingénieurs réhabilitée pour l’accueillir, trois plateaux sont installés. En mars 2009, ils étaient 180 personnes. Aujourd’hui, les effectifs approchent les 400 (qui œuvrent sur 220 postes de travail)… Une réussite pour l’Audomarois en termes d’emplois, bienvenus à l’époque où Arc international était plongé dans un PSE qui a conduit à une réduction d’effectif avoisinant les 3 000 personnes. Pourquoi une implantation à Longuennesse ? «Ici, il n’y a pas de concurrent sur notre secteur de marché. Il y a aussi une proportion de chômage des jeunes très importante (17% des moins de 25 ans). Nos emplois sont très féminins et le territoire compte beaucoup de jeunes femmes sans emploi», explique Eric Borel, directeur exécutif du site. En effet, 80% de ses effectifs sont féminins tandis que la moyenne d’âge des salariés est de 28 ans. Son turn-over se situe en deçà de la moyenne des centres d’appels avec 1,5%. A Longuenesse, le site ne travaille que sur des appels entrants.
Des marchés issus du publics ? Le développement du site de Longuenesse est continu : le premier exercice de l’entreprise atteint fin 2009 un chiffre d’affaires de 6,6 millions d’euros. En 2010, la facturation atteint 9 millions d’euros. Les années suivantes propulsent le site au-delà des 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Des résultats de quelques centaines de milliers d’euros annuel font du site un exemple de rentabilité en temps de crise. «On a une activité unique à très forte valeur ajoutée pour un grand donneur d’ordre dans le secteur des télécoms», explique Eric Borel. Côté formation, le site y dédie huit collaborateurs qui s’occupent des 10% de temps de travail consacré à l’optimisation des compétences des salariés. Demain, c’est la mutation des techniques de réponse qu’il faut anticiper : «Nous avons une cellule qui y travaille. Il y a une baisse des volumes qui restera mesurable dans les prochaines années. On est passé de la réactivité à l’anticipation envers nos clients.» L’entreprise s’essaie donc à la visioconférence et au tchat avec les appelants. Camaris regarde aussi du côté des pouvoirs publics qui prennent le pli de l’externalisation : «ça va clairement dans le sens des acteurs privés comme nous», conclut-il. Le marché des outsources attend aussi avec inquiétude la conclusion du rachat de SFR qui pourrait impacter ses fournisseurs. A suivre donc…