Calais : Ténor passe à la semaine de quatre jours
La société Ténor, spécialisée dans la transformation numérique des entreprises, passe à la semaine de quatre jours. Pour l’entreprise, qui a récemment ouvert une agence à Calais, ce mode de fonctionnement va favoriser le bien-être de ses salariés et attirer de « nouveaux talents ».
Dès le 1er janvier 2022, l’ensemble des salariés du groupe Ténor, qui a ouvert récemment une agence à Calais, travailleront huit heures par jour, du lundi au jeudi. Ils pourront ensuite profiter de trois jours de week-end. « L’entreprise se porte bien financièrement, donc nous pouvons nous permettre de tenter l’expérience. La semaine de quatre jours, c’est avec maintien du salaire. Les salariés vont travailler 32 heures, mais seront payés 35 heures » précise Nizar Alachbili, directeur du groupe Ténor.
Ce changement était prévu en 2023/2024, mais la crise liée à la Covid-19 a mis en lumière la perte de sens et le stress que subissent de nombreux salariés au travail. Pour le dirigeant, après une telle période, il était urgent de remettre le bien-être au cœur de l’entreprise et de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle.
Bien-être et dérèglement climatique
« J’aurai pu mettre à disposition un baby-foot, un billard et des smoothies à volonté pour que mes salariés soient heureux dans leur métier et restent au bureau 70 heures, mais ce n’est pas le but. J’ai choisi un tout autre modèle. Je préfère qu’ils profitent de leur vie privée. Ce n’est pas à l’entreprise de décréter le bonheur de ses salariés. » L’objectif recherché est de travailler moins pour travailler mieux.
Ce mode de fonctionnement va aussi réduire les déplacements des salariés qui conservent le droit à une journée de télétravail. « On réduit de 40 % les déplacements professionnels de nos salariés. Ce qui engendre moins de fatigue et moins d’émissions de dioxyde de carbone. Très modestement, à notre échelle, on fait un geste pour lutter contre le dérèglement climatique » ajoute le directeur du Groupe Ténor.
A la recherche de « talents »
Enfin, cette organisation doit permettre de gommer les inégalités femmes/hommes au sein du groupe. Dans l’entreprise, les salariées représentent pour le moment 15 à 20 % de l’effectif. « Nous sommes dans des métiers où malheureusement, il y a peu de femmes. La plupart du temps, dans nos entreprises, ce sont les femmes qui demandent le temps partiel. Avec la semaine de quatre jours, nous essayons de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité et nous ne demandons qu’à embaucher » témoigne le directeur.
L’entreprise espère également attirer des candidats qui souhaitent quitter leur poste actuel pour prendre plus de temps pour eux. « Aujourd’hui, notre entreprise est dans un monde où malheureusement, on gère la pénurie. Les clients ne manquent pas, ce sont les bras qui manquent. Nous avons beaucoup de mal à embaucher » confesse Nizar Alachbili. L’objectif à long terme est aussi de fidéliser les salariés.
Les jours de travail sont certes réduits, mais l’entreprise compte bien augmenter sa production globale. Un recrutement de 50 personnes est en cours. L’agence de Calais compte 10 salariés, mais devrait passer à 30 personnes d’ici le premier semestre 2022.