Calais s’appuie sur RFFet la SNCFpour rebondir

L’Etat, la SNCF, RFF, la ville de Calais ont signé le 3 avril dernier une convention d’ancrage territorial qui doit développer un véritable plan d’action permettant de renforcer les projets économiques locaux du Calaisis suite à la liquidation de SeaFrance. Sur une durée de trois ans, ce document implique les entreprises publiques nationales à hauteur d’une vingtaine de millions d’euros. Mais cette initiative n’associe pas le Conseil régional, pourtant prêt à mettre 10 millions d’euros pour aider le Calaisis après la perte de sa compagnie maritime française.

L’ombre de SeaFrance plane sur la convention d’ancrage territorial.
L’ombre de SeaFrance plane sur la convention d’ancrage territorial.

 

L’ombre de SeaFrance plane sur la convention d’ancrage territorial.

L’ombre de SeaFrance plane sur la convention d’ancrage territorial.

En catimini, les signataires de la convention d’ancrage territorial ont contractualisé le 3 avril dernier en sous-préfecture de Calais. Seuls les élus ont reçu la presse à l’issue de cette signature à la sauvette. Les consultations du directeur de SNCF développement en février et mars derniers ont donc abouti à un cadre qui est une innovation : la SNCF ne voulait pas d’un contrat de site ni d’un plan de revitalisation, trop contraignant. La convention d’ancrage territorial ne l’oblige pas juridiquement… “Cette convention s’inscrit en complémentarité d’un partenariat déjà existant entre les différents acteurs du territoire pour l’émergence de projets.” En clair, l’argent des entreprises publiques doit venir conforter les politiques des élus en termes de développement économique. Le document de 27 pages liste d’ailleurs très précisément les champs d’intervention des financements : rénovation urbaine de Calais-Nord, modernisation de la ligne ferroviaire Calais-Dunkerque, et implication dans le projet Calais port 2015…

Objectif emploi. Trois objectifs président à la présente convention : “aide à la création d’emploi dans le Calaisis, amélioration des services de transports et soutien à la rénovation urbaine”. Dans le premier objectif, les acteurs misent sur “une reprogrammation d’au moins 400 emplois sur trois ans”. La SNCF y mettra 3,5 millions d’euros et se laissera guider par l’agence de développement économique Calais promotion qui se voit financer en direct de 500 000 euros en budget d’étude. L’extension du centre d’appels Armatis est évoquée, tout comme l’implantation du projet de parc à thème Spyland. La SNCF veut mettre l’accent sur le soutien aux TPE à travers Calaisis initiative et la Chambre des métiers ; 60 créations d’emploi sont visées. Les PME ne sont pas oubliées avec 1,8 million d’euros prévu pour un objectif de 240 emplois. Un fonds participatif (2,2 millions d’euros) et des dispositifs d’accompagnement de projet avec le réseau Entreprendre Côte d’Opale et la fondation Face (pour le volet social) sont à réaliser. Des cadres SNCF seront mis à disposition et quelques subsides aux associations sont attendus. La convention s’inscrit dans le développement des zones d’activité de Calais (Turquerie, Marcel-Doret…) et inscrit également celle de Frethun, appelée à rejoindre Cap Calaisis d’ici 2013. SNCF et RFF recyclent aussi leurs projets, pour certains déjà réalisés ou programmés, comme le drainage des voies de Calais- Frethun, le réaménagement de la gare de Calais-Ville, les travaux d’embranchement ferroviaire décidés fin 2011.

SeaFrance peu évoquée. Le budget total du dispositif fait apparaître 21,5 millions d’euros de RFF, 9,8 millions de la SNCF et 3 millions de l’Etat (pour la rénovation urbaine). Mais en financements nouveaux, il n’y aura que 8 à 9 millions d’euros sur un total d’une trentaine. Interrogée sur l’absence de la Région dans la convention, Natacha Bouchart, maire de Calais, a déclaré que “c’était un choix. La Région a son dispositif, les élus locaux aussi”. Et d’ajouter : “J’ai déjà dit que nous mettrions 1 million d’euros pour le projet de SCOP des ex-salariés de SeaFrance. Il est inscrit au budget municipal. J’ai eu un contact avec M. Giguet, futur PDG de la SCOP, il y a quelques mois. J’attends.” Dans la convention, le nom de SeaFrance n’apparaît qu’une fois…