Calais espère passer à la récolte
C’est la rentrée de la sénatrice-maire de Calais. Natacha Bouchart a voulu montrer, le 10 septembre dernier, que les projets lancés par sa majorité depuis sa prise de Calais en mars 2008 commencent à porter leurs fruits. Si la préparation d’implantations prend du temps pour une collectivité contrainte par une lourde réglementation, il en faudra encore avant de voir poindre l’arrivée de Spyland, parc de loisirs dont l’investissement frise le demi-milliard d’euros.
L’inversion de la courbe du chômage n’est peut-être plus très loin pour le Calaisis. Natacha Bouchart, sénatrice-maire de la ville, le laisse entendre tout au long des exemples de projets mis en place par la municipalité et l’agglomération depuis quatre ans. “L’ouverture du nouvel hôpital est un élément fort de l’attractivité du territoire”, a déclaré Natacha Bouchart. Même si les retards successifs ont fait jaser… Le projet Calais premier (plateforme logistique) a obtenu son permis de construire cet été. Une négociation est en cours avec l’aménageur Adevia et des travaux pourraient être lancés début 2013. Les zones d’activité ont connu des événements importants ces dernières semaines : la première pierre de la zone du Chemin- Vert en juillet, la rénovation du Quick de la zone Curie, la fin de l’ouvrage d’art qui mène à celle de la Rivière- Neuve où l’enseigne Brico Dépôt compte déménager pour agrandir sa surface. Pour toutes ces zones, la cellule emploi de la ville oeuvre à drainer les candidatures vers les entreprises qui s’y implantent comme Terre et Eaux qui a embauché 25 personnes ou encore le cabinet d’huissier Marcotte-Ruffin qui a recruté 15 employés pour son activité de recouvrement.
Du mouvement dans les zones d’activité et dans l’urbanisme. Autres dossiers conséquents pour la ville, les restructurations urbaines. A Calais-Nord, elles concernent presque l’ensemble des quartiers : la rue Royale est terminée, les rues adjacentes et la place d’Armes sont programmées pour l’année 2013. La halle de la place sera issue d’un concours d’architecte dont le choix sera connu à la fin du mois. Plus au nord, le front de mer fera l’objet d’un projet de réhabilitation. Dans le quartier Saint-Pierre, le plan national de rénovation des quartiers anciens dégradés va bénéficier de l’installation de la Maison du projet. Une ZAC a été établie – dite des “Tullistes” – et l’investissement global avoisine 28 millions d’euros. L’OPH sera probablement le partenaire de la ville. Après le lancement de l’écoquartier Descartes, la ville enchaîne avec un autre situé près du lycée Coubertin. “Une étude urbaine a été réalisée. Les surfaces foncières devraient être libérées par l’Etablissement public foncier au début de l’année 2013”, indique Natacha Bouchart. Un équipement dédié aux personnes handicapées est sur la table. Un partenariat public/privé pourrait être conclu avec des promoteurs. Les requalifications urbaines ne sont pas terminées : deux études sont en cours et viendront s’ajouter aux six autres que l’ancienne majorité avait fait faire. La ville devrait avoir les idées claires pour mettre en place une réflexion globale sur l’une de ses entrées de ville promises à un avenir plus achalandé avec l’ouverture du nouvel hôpital depuis quelques jours. Avec le déménagement du groupe Schaeffler et la libération des bâtiments de l’ex-hôpital, la ville de Calais héritera d’un vaste espace à réaménager.
Spyland en attente. Reste le projet Spyland, un parc à thème sur plusieurs hectares nécessitant des investissements oscillant entre 500 et 600 millions d’euros avec à la clé, d’après la sénatrice-maire, “des milliers d’emplois directs et indirects”. Natacha Bouchart avait fixé la rentrée pour que la décision soit prise (cf. La Gazette n° 8461 du 27 juin dernier), parlant d’un potentiel de 2 000 emplois. Néanmoins, “nous restons très prudents sur Spyland. Il y aura un point de situation avec l’investisseur en octobre. Pour l’instant, c’est la phase de discussion entre investisseurs privés ”. Et la ville n’y est pas associée…