Calais change !

“Calais change” répète à l’envi Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais. Sur le plan urbain, ces changements mettront du temps à être perceptibles. A Calais-Nord comme dans le quartier Saint-Pierre, des projets sont à l’étude. Rénovation, réhabilitation, démolitionreconstruction : les dispositifs sont nombreux. Suite à la visite du secrétaire d’Etat au logement, Benoit Apparu, en juin dernier, la ville s’est inscrite dans le cadre d’un financement issu du plan national de réhabilitation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). Une initiative qui lui permet de s’atteler à la réfection des quartiers défavorisés.

Une des nombreuses habitations dégradées du quartier Saint-Pierre à Calais.
Une des nombreuses habitations dégradées du quartier Saint-Pierre à Calais.

 

Une des nombreuses habitations dégradées du quartier Saint-Pierre à Calais.

Une des nombreuses habitations dégradées du quartier Saint-Pierre à Calais.

Partagée en deux suite à une topographie de fait, Calais a toujours cherché à réunir les deux villes qui l’ont formée à la fin XIXe siècle, Saint-Pierre-les- Calais (la tradition dentellière) et Calais (l’industrie portuaire). Engagée dans un large projet urbain, la municipalité veut, au nord, redynamiser la place d’Armes et ses alentours ave un marché couvert et un parking souterrain qui doivent radicalement moderniser l’activité commerciale d’un centre-ville encore très prisé par les Britanniques. Au sud, la tâche demandera probablement plus de temps. Le 1er février dernier, le conseil municipal avait délibéré sur la mise en oeuvre d’une opération d’amélioration de l’habitat d’une partie du quartier Saint-Pierre. Une étude pré opérationnelle a été réalisée par le cabinet Arim qui conclut à “une intervention forte nécessaire” dans la zone des rues du Vauxhall et des Fontinettes. S’inscrivant dans le cadre du plan national de réhabilitation des quartiers anciens dégradés, la ville s’engage donc dans un processus d’au moins cinq ans (avec une reconduction possible sur deux ans). Calais devrait bénéficier de subventions diverses pour ce projet dont le montant estimé est de 26 millions d’euros.

Le logement avant tout. Le périmètre concentre toutes les difficultés sociales et urbaines : taux de chômage endémique, friches industrielles à l’abandon, habitat dégradé, voies vieillissantes… Le changement sera de taille : 34 unités de logements seront reconstruites, 39 seront démolies et 126 logements seront bâtis. En sus, on rénovera plusieurs centaines de logements, essentiellement des ravalements de façades. En tout, 240 logements devraient sortirent de terre au Vauxhall et aux Fontinettes. La ville investira 5 millions d’euros, avec le soutien de divers partenaires : le Conseil régional pour 4 millions d’euros, l’Anru, le Conseil général, la Caf et un fonds supplémentaire de l’Etat (un demi-million d’euros). Le programme démarrera au printemps : “d’ici fin mai, il y aura les passages des délibérations devant les assemblées, ensuite la définition du cahier des charges pour la constitution de la ZAC”, explique Natacha Bouchart. Certaines opérations sont d’ores et déjà calées : deux lots devraient être livrés fin mars 2012 et fin 2013, des opérations de construction préalables à des démolitions.

De l’emploi au niveau micro-local. L’urgence sociale est grande à Saint-Pierre : 39% des personnes vivent des minima sociaux et près de 30% de la population active est sans emploi. La ville inscrira dans les marchés publics une clause d’insertion des populations du quartier : 10% des personnes qui travailleront sur les chantiers devront être issues du quartier. Si la ressource humaine qualifiée manquait, le recrutement serait étendu à d’autres quartiers défavorisés comme le Fort-Nieulay. Enfin, si la pénurie de personnel se confirmait là encore, tous les secteurs de la ville seraient alors sollicités. Une convention a été signée avec le PLIE et prévoit l’octroi de 11 500 heures de travail en insertion à l’horizon 2018. Mais, auparavant, il faudra que les habitants du quartier s’approprient et amendent le projet de transformation de leur quartier. Une première réunion publique a eu lieu le 13 février.