«Quand on exerce ce métier, on l’exerce toute sa vie»

Gilliane Hérisson est bercée par l’univers du spectacle depuis sa plus tendre enfance. Sa mère exerçait déjà la profession de costumière pour le cinéma, le théâtre… «J’ai les mains dans les fils et tissus depuis l’âge de 2 ans. Petite, je voulais être styliste. J’ai obtenu un BTS dans ce domaine et  j’ai travaillé pour le prêt-à-porter  pendant 20 ans», explique-t-elle. Parallèlement, elle nourrit une passion pour la création de costumes, qui constitue, dixit l’intéressée, une source d’évasion. Suite à un problème de santé, elle a décidé d’en faire son métier et de travailler à la maison. C’est ainsi que Gilliane collection est né il y a 4 ans à Béthune. «Béthune reste une ville dynamique, particulièrement bien desservie. Sa position centrale me convenait». En France, une poignée de personnes exercent la profession de costumière. Gilliane Hérisson s’est rapidement taillé une solide réputation dans ce milieu très particulier. Quelques contacts satisfaits, un bouche à oreille particulièrement efficace… il n’en fallait pas plus pour qu’aujourd’hui, la Béthunoise conçoive des costumes pour le carnaval de Venise mais aussi pour le cinéma et le théâtre. La créatrice apprécie la poussée d’adrénaline que procurent les commandes. «On me fixe une deadline et, forcément, tout doit être prêt à temps. Une robe nécessite en général 150 à 200 heures de travail. Je suis aussi l’amie du père Noël, je lui ai créé un bel habit», ajoute-t-elle. Gilliane Hérisson se veut aussi perfectionniste et elle ne badine pas sur les matières premières qu’elle transforme. Mais elle est surtout réputée pour ses doigts de fée et son savoir-faire.

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Donner vie aux personnages

Cerner la demande et contribuer à faire naître des personnages bien souvent couchés sur le papier représente un stimulant indescriptible. Alors, certes, elle travaille seule dans son atelier, mais le travail en équipe et la transversalité sont des éléments prépondérants, comme elle le confie : «On me présente les personnages. Puis j’ai carte blanche. Il faut savoir extraire ce qu’il y a dans l’esprit du réalisateur et je donne vie aux protagonistes de son histoire. Tous les jours, je rencontre de nouvelles personnes. Je collabore avec des intermittents, coiffeurs et de nombreuses autres personnes qui gravitent autour des plateaux de tournage.» Connue et reconnue pour ses talents, Gilliane Hérisson garde pourtant les pieds sur terre, précisant qu’elle continue chaque jour à acquérir des savoirs. Bien souvent elle évoque ses créations avec sa mère : «Nous sommes deux passionnées et quand on exerce ce métier, on l’exerce toute sa vie. J’apprends encore d’elle, comme j’apprends de personnes qui viennent en stage chez moi. Il faut toujours se remettre en question», insiste-t-elle.