«Nous ne pouvions pas laisser passer une chance comme celle-là»

Deux ans après avoir été nommés aux postes de directeurs généraux adjoints, Caroline et Jean-Baptiste Poissonnier ont pris, début février à Blaringhem, la tête du groupe Baudelet environnement, spécialisé dans la valorisation des déchets. Bernard Poissonnier devient président et succède à son beau-père, Jean Baudelet, le fondateur du groupe. Caroline Poissonnier revient sur ses nouvelles responsabilités.

Caroline Poissonnier.
Caroline Poissonnier.

La Gazette : Pourquoi avoir accepté de succéder à votre père à la direction de l’entreprise ?

Caroline Poissonnier : D’abord, nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas laisser passer une chance comme celle-là ! Enfants, nous sommes, d’une certaine manière, tombés dans la marmite. L’entreprise a été créée par mon grand-père, reprise par mes parents. Mon frère a fait une école d’ingénieurs, moi, une école de commerce, et nous avons souhaité tenter l’aventure. D’abord, il y a une dizaine d’années, nous sommes rentrés dans l’entreprise pour faire nos preuves. Nous avons gravi les échelons un à un, avant de prendre des postes plus stratégiques.

De quelle manière vous êtes-vous réparti les tâches ?

Aujourd’hui, nous reprenons la direction générale. Mon frère s’occupe de la partie exploitation et fait tourner l’entreprise au quotidien. Jean-Baptiste va se rapprocher beaucoup du type de management qu’avait mon grand-père, très terrain : il connaît tout le monde. De mon côté, mon rôle est d’anticiper, de structurer et de pérenniser le groupe. Je développe une vision plus stratégique, une compétence acquise en école de commerce. Tout en sachant que nous sommes épaulés par Olivier Ramackers, directeur général adjoint. Il est en charge de tout l’aspect réglementaire, lobbying, développement et gestion de projet.

Comment avez-vous abordé vos nouvelles responsabilités ?

Jean-Baptiste et moi avons ressenti le besoin d’expliquer à nos salariés ce que nous faisions et pourquoi, quelle vision nous avions de l’entreprise dans dix ans. On a travaillé avec les cadres pour savoir comment on allait réussir. De là est né le projet Baudelet 3.0 qui se décline au sein de tous les services avec des visions claires autour de cinq piliers : personnes, pilotage, productivité, portefeuille métiers et partenaires, sur l’aspect relation client. Du coup, on met en exergue toutes nos réalisations en essayant de les rapprocher d’un des cinq piliers pour bien montrer la cohérence de notre projet. De là a découlé une newsletter dans laquelle, tous les deux mois, on communique sur les actions conduites par les salariés et les projets développés par les équipes.  

Comment voyez-vous l’avenir ?

Nous travaillons sur trois pôles : déchets, ferraille et métaux, matériaux. La législation évolue très vite et il faut toujours essayer d’anticiper. Actuellement, il y a une volonté de valoriser de plus en plus les déchets et de baisser de plus en plus la part de déchets ultimes à éliminer. Notre objectif est donc de trouver des méthodes de valorisation des déchets à des coûts économiquement acceptables pour pouvoir continuer notre métier longtemps. À ce jour, nous employons 380 salariés. Chaque jour, ce sont près de 500 camions qui rentrent et sortent de chez nous.