«Made in local» rapproche particuliers et entreprises locales
«Made in local» est un réseau social de proximité qui met en relation des prestataires de services avec des entreprises et des particuliers. Avec une particularité : il cible les habitants et les acteurs de l’économie des Hauts-de-France.
En mai 2015, Mathieu Allard, fort d’une expérience de plusieurs années dans les achats, notamment au sein d’un grand groupe, crée Pepper Buy, un service de mise en relation de professionnels locaux centré B to B et orienté services et industrie. «Pepper Buy référençait des acteurs locaux comme, par exemple, des sociétés spécialisées dans le domaine du nettoyage industriel.» Après une année d’existence, le constat est sans appel : le nom est compliqué à développer, le taux de fréquentation, trop bas. «Pimenter les achats n’était pas assez parlant pour les acteurs et les donneurs d’ordre régionaux.» Le service en ligne n’a pas réussi à trouver son public et à se développer. Il ne renonce pas pour autant à son idée de mettre en relation des acteurs locaux. Après une longue réflexion sur son concept, il décide d’aller plus loin dans sa démarche et de proposer du B to C. «Fin 2016, j’ai déposé ‘Made in local’, dans la tendance actuelle des valeurs du commerce indépendant de proximité», présente-t-il. L’ancienne plateforme Pepper Buy est fermée pendant un mois, le temps de remodeler le système, avec de nouvelles fonctionnalités. Néanmoins, si Pepper Buy était un moteur de recherche de prestataires, «’Made in local’ est beaucoup plus que cela, il s’agit d’un nouveau réseau social de proximité». Partant du principe qu’il est important que particuliers et professionnels se parlent, Mathieu Allard recense tout ce qui se fait de mieux dans les différents réseaux sociaux pour s’en inspirer afin de créer Made in Local. «Les membres du réseau peuvent liker des pages, les partager, donner leur avis, en faire mention. Bref, tout ce qui est pertinent sur les réseaux sociaux se retrouve dans ‘Made in local’.»
Un nouveau business model
Mathieu Allard a également fait évoluer le business model de sa plateforme. Alors que Pepper Buy avait de nombreuses fonctionnalités payantes, sur «Made in local», tout est gratuit : «L’idée consiste à générer du trafic sur la plateforme et d’inciter des particuliers et des professionnels à s’y inscrire.» L’objectif ultime serait que «Made in local» devienne un réflexe, un peu comme Facebook ou Viadeo, mais à l’échelle de la région. «Aujourd’hui, nous comptons un peu plus de 200 entreprises locales référencées sur la plateforme. Nous avons fait un tri pour ne conserver que les indépendants de proximité, sans pour autant tomber dans le piège du local bashing.» Tous les prestataires présents sur le réseau ont quant à eux été qualifiés, un gage de qualité supplémentaire offert par la plateforme à ses utilisateurs. À terme, Mathieu Allard souhaiterait ajouter une dimension caritative et reverser une partie des gains générés à des associations locales. Reste qu’aujourd’hui, «Made in local» doit franchir un palier : faire du volume pour susciter un mouvement.
Dans quelques mois, il aimerait également que son réseau devienne une référence à l’échelle des Hauts-de-France et touche les acteurs et la population de l’ensemble de la région. Il lui reste cependant plusieurs idées à mettre en place. «La première consisterait à basculer dans le domaine de l’économie sociale et solidaire et de jouer ainsi pleinement le rôle d’acteur local pour des consommateurs locaux, mais avec un modèle qui n’est pas centré sur l’argent.» Deuxième piste : la création d’une marketplace mettant en avant les produits vendus par les entreprises référencées sur le réseau.
«Made in local», réflexe de notre quotidien ? À suivre…