«Le dirigeant doit s’autoriser à investir sur lui-même»
Ils sont nombreux à être passés par les bancs du Cepi Management pour apprendre à devenir dirigeant : Guy Roquette, Gérard Mulliez ou encore Frédéric Motte se sont tous perfectionnés dans ce centre de formation qui fête cette année ses 65 ans.
Imaginé en 1953 par des chefs d’entreprises industrielles des Hauts-de-France, Cepi Management se veut «concret et pragmatique» comme l’explique Franck Théry, son directeur général. Depuis sa création, ce ne sont pas moins de 50 000 salariés qui ont été formés, à raison de 2 000 personnes chaque année. D’abord placé sous le giron de la CCI de Lille-Roubaix-Tourcoing, Cepi Management lance dès 1979 le CPA (Centre de perfectionnement aux affaires) : un entraînement de haut niveau pour les dirigeants en poste ou en devenir.
L’économie au service des hommes
De quelques jours à plus de 600 heures de formation pour les diplômes d’Etat professionnalisant, le Cepi s’adapte à chaque demande mais avec un niveau d’exigence aiguisé : «Nous nous inspirons des méthodes pédagogiques d’Harvard : des mises en situation, des études de cas et un intervenant, professionnel de la formation», poursuit-il. Aujourd’hui filiale de la CCI Grand Lille, Cepi Management propose des formations sur mesure, inter ou intra-entreprise, individuelles ou collectives, par du conseil… A l’image, par exemple, d’un programme spécial pour le groupe Société générale sur les sujets de transformation de l’entreprise et qui forme 300 personnes chaque année. «Le Cepi est devenu une vraie entreprise au service des entreprises, avec une vraie pédagogie», assure Franck Théry. Des méthodes de fonctionnement qui font leurs preuves : 14% de croissance, l’ouverture du programme CPA à Saint-Denis-de-la-Réunion… Présent pour 50% de son activité en Hauts-de-France, Cepi Management s’externalise dans le reste de la France en propre ou par des partenariats. C’est notamment le cas avec la Boston University, l’Indian Institute of Management, le groupe ICAM, Toulouse Business School ou encore Saint-Cyr. Franck Théry reste formel : «Nous n’avons pas de vocation à avoir un développement international. Mais nous pouvons accompagner des projets à l’export.»
Tous types d’entreprises, tous secteurs d’activité confondus
TPE, PME, ETI, grands groupes, mais aussi associations, structures publiques et parapubliques, administrations… Cepi Management forme à la fois des dirigeants et des cadres intermédiaires «en recherche de sens». «Nous avons un triptyque fondamental entre le participant, la structure de l’entreprise qui l’accueille et notre organisme. Il faut que le participant ait une envie. L’âge importe peu, c’est le dynamisme et l’ambition qui comptent», explique Franck Théry. Et si le dirigeant s’octroie de sortir de son entreprise pour se former, il attend surtout un retour sur investissement. «Cepi Management essaie de devancer les grands sujets qui impactent l’entreprise. Nous ne donnons pas aux participants des réponses toutes faites.»
Un Institut du dirigeant en 2019
Le projet fait partie d’un des axes de la mandature de Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France : créer, au sein du Cepi Management, un Institut du dirigeant, avec une offre dédiée aux dirigeants patrimoniaux propriétaires. “L’offre sera proposée dès 2019, il s’agira d’une formule souple et accessible, très concrète et pragmatique, avec des modules de conférences. Le dirigeant doit s’autoriser à se former, à s’extraire de l’entreprise et à s’investir sur lui-même. Si on attend que tous les indicateurs soient au vert, on ne se forme jamais. Quand un dirigeant se forme au Cepi, il travaille sur son propre projet d’entreprise, sa stratégie à moyen terme», poursuit Franck Théry. Autodidacte, polytechnicien ou diplômé d’école de commerce, quel que soit le profil et le diplôme, prendre du recul en se formant reste essentiel pour continuer de mener une stratégie d’entreprise à son terme.