«Le Brexit est, quoi qu’il arrive, une mauvaise nouvelle»
Chef de la représentation de la Commission européenne en France, Isabelle Jéguzo était en déplacement à Dunkerque le 18 octobre dernier, dans le cadre de la réunion plénière des réseaux «Europe Direct» et «Team Europe». L’occasion de parler des grands enjeux de l’Europe.
«Europe Direct» est un réseau qui promeut les actions mises en place par l’Union européenne et renseigne qui le souhaite sur le fonctionnement de l’UE. On dénombre 49 centres «Europe Direct» en France, dont celui de Dunkerque, basé au sein de la Maison de l’Europe qui fête cette année ses 40 ans. Le 18 octobre dernier, le réseau, associé à «Team Europe», y a organisé sa réunion plénière annuelle à laquelle assistait Isabelle Jéguzo, chef de la représentation de la Commission européenne en France. «Ce n’est pas anodin de venir à Dunkerque aujourd’hui, une ville qui concentre nombre d’enjeux européens comme les risques de submersion marine en raison du réchauffement climatique, la pression migratoire ou encore les conséquences du Brexit», précise-t-elle. Alors que les élections européennes à venir ne passionnent pas les foules, le chef de la représentation a tenu à souligner les bénéfices que le territoire tire de l’Europe, notamment en termes d’emplois grâce à l’implantation d’entreprises étrangères (les seules entreprises belges représentent près de 1 000 emplois dans l’agglomération) et à la possibilité d’aller très facilement travailler en Belgique flamande (où le taux de chômage est d’à peine 3%, à comparer aux 14% de Dunkerque), conséquences directes du marché unique. «On parle beaucoup de l’agglomération de Dunkerque pour son réseau de transport public totalement gratuit. On oublie de préciser que les fonds européens ont représenté 10 millions d’euros sur les 63 engagés par la communauté urbaine de Dunkerque».
La menace économique du Brexit
Isabelle Jéguzo s’est ensuite exprimée sur le Brexit. «Même si le territoire, et plus généralement la région des Hauts-de-France, devaient accueillir des entreprises britanniques désireuses de rester dans le marché unique avec un bénéfice pour l’emploi, le Brexit reste une mauvaise nouvelle. Nous ne l’avons pas voulu, c’est un choix des Britanniques», ajoute Isabelle Jéguzo, alors même que les négociations continuent d’achopper sur les modalités de la frontière entre l’Irlande du Nord et la République irlandaise. «Avec ou sans accord, il y aura des conséquences négatives pour les ports de Calais et de Dunkerque, c’est un fait. Les contrôles aux frontières vont ralentir les flux et le commerce entre l’Europe continentale et la Grande-Bretagne pourrait subir une baisse, avec des conséquences sur le fret», pronostique Isabelle Jeguzo. En attendant, les ports de Calais et de Dunkerque aménagent des parkings supplémentaires pour anticiper l’attente des camions à la frontière avec la Grande-Bretagne.