«L’Uracen nous a guidés sur le plan juridique et fiscal !»
Créée en 1965, l’Union régionale des associations culturelles et éducatives du Nord-Pas -de-Calais (Uracen) propose à ses 350 membres de leur apporter soutien, conseils et informations sur la gestion au quotidien d’une structure associative. La Gazette présente chaque mois un des adhérents.
Ce mois-ci, rencontre avec Michel Sansen, président des Amis de Fromulus à Steenvoorde.
Pourquoi avoir adhéré à l’Uracen ?
Parce que depuis 2000 que je suis président, nous avons toujours autant d’idées ce qui entraîne de l’activité. Nous avons deux salariés, une cinquantaine de membres très actifs et nous nous produisons partout avec nos géants ici, en France et à l’étranger, et aussi en organisant les fêtes des villes alentours en Flandre. Donc, si sur le plan financier nous naviguons bien car je suis comptable de métier, pour le reste, une certaine fiscalité, les questions juridiques, la formation et les cotisations, la législation évolue très vite et il nous fallait des conseils. Et là, l’Uracen a été très précieuse…
Quelles sont vos activités ?
L’association a 100 ans aujourd’hui, elle devait en 1913 organiser des fêtes et aider le commerce local. Mais en 2013, elle a évolué vers quelque chose d’ambitieux et de complexe à organiser. D’abord nous défendons les géants portés par des habitants de Steenvoorde et rien d’autre. Le monde des géants s’est galvaudé et les porteurs ont disparu car les porteurs de balles de lin de 100 kg ne sont plus là. On fait et on voit ailleurs n’importe quoi. Nous restons traditionnels sans être traditionalistes. Je dis souvent qu’un moulin ancien a besoin d’un meunier, un beffroi d’un carillonneur et un géant de porteurs pour être au contact de la population et que la légende reste vivante. Il y a 600 géants, à peine 1/3 sont portés et ça coûte très cher aux communes et associations !
Qui est Fromulus ?
Nous avons deux géants ici, Jean le Bûcheron (photo) et depuis 2004 à la demande des enfants, son fils. Le premier est né en 1914, c’est un personnage légendaire lié à Charlemagne et au seigneur de Steenvoorde au XIIe siècle, Fromulus, qui organisait de grandes fêtes. Il était bûcheron d’où la hache qu’il porte, l’épée de Charlemagne ayant disparu notamment quand les Allemands l’ont baladé un peu partout en mai 40 vers Dunkerque et l’ont abandonné. Il y a donc un fondement réel à tout cela. En 1948, on a refait ce géant qu’on montrait régulièrement et en 1989, on a créé une «Ronde européenne des Géants» qui a rassemblé tout de suite 31 d’entre eux avec les Belges et surtout les Espagnols qui les fabriquent magnifiquement. Tous les cinq ans, on refait cette Ronde, en 93 avec 100 géants, chiffre qu’on ne dépasse plus. En 2012, on est même allé en Colombie, c’était le délire autour de nous les invités d’honneur… La prochaine aura lieu en 2017.
Mais cela demande des moyens importants ?
Oui, notre budget est de 500 000 euros ! La Région, le Département, la Ville, la communauté de communes des Géants, les Pays Cœur de Flandres et des Moulins nous aident. Pas l’Etat ni l’Europe. Il faut donc s’organiser. On a créé une fois par an en avril un carnaval en plus de la Ronde, un carnaval des enfants et une Saint-Martin. Nos géants ont obtenu un très grand succès hors de Steenvoorde, en particulier à Avignon. Nous sommes demandés partout en Europe, on fait un voyage chaque année avec nos géants démontés et transportés par cargos… L’Inde, le Québec et la Colombie les ont vus et applaudis avec un enthousiasme indescriptible!
Pour le centenaire qui a démarré en janvier, chaque mois, il y a une sortie selon un programme de festivités bien établi. Mais il faut toujours plus de moyens financiers supplémentaires. Alors nous organisons les fêtes des autres puisque nous avons tous les réseaux dans l’ordinateur, autant que ça serve aux autres. Et nous brassons et vendons notre bière «Fromulus» depuis 2000.