«L’Uracen nous a aidés à devenir employeurs !»

Créée en 1965, l’Union régionale des associations culturelles et éducatives du Nord-Pas-de-Calais (Uracen) propose à ses 350 membres de leur apporter soutien, conseil et information sur la gestion au quotidien d’une structure associative. La Gazette présente chaque mois un des adhérents.

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D.R.

Ce mois-ci, rencontre avec Saverio Maligno, acteur de La Compagnie, dont le siège se trouve à Méricourt, dans le Pas-de-Calais.

La Gazette. Pourquoi La Compagnie a-t-elle adhéré  à l’Uracen ?

Saverio Maligno. Parce qu’elle arrivait à un moment de son parcours où elle allait devoir embaucher. Il fallait donc avoir recours à des compétences juridiques et financières que l’Uracen rassemblait. La Compagnie est née en 1993 de la volonté d’Olivier Subts. En 2005,  c’est Rosario Codispoti qui l’a reprise et, à ce moment-là, se montait un spectacle très important, César Danglos, la catastrophe de Courrières, qui allait mobiliser une troupe nombreuse avec contrats de travail à la clé. Il fallait donc être en conformité avec les réglementations et l’Uracen nous y a aidés.

Comment se passe l’élaboration des spectacles ?

D’abord, La Compagnie a aussi à sa charge des ateliers et la création artistique. Un spectacle devient réellement possible lorsque son financement est assuré. Or, notre rapport aux tutelles, le conseil général du Pas-de-Calais, la Région ou la DRAC, est fonction des projets que nous lui proposons. Les institutionnels ne subventionnent que des projets, pas une activité continue à l’année. Il est donc arrivé que des années soient «blanches», c’est-à-dire qu’aucun projet n’était retenu. Nous avons dû alors nous consacrer aux ateliers théâtre. Globalement nous devons présenter beaucoup de projets pour espérer avoir des retours. C’est à la fois fatiguant et motivant… Une fois l’assurance de la subvention accordée, la mécanique se met en marche et chaque personne nous rejoint et apporte ses compétences. Le groupe est constitué d’apports régionaux ou de La Compagnie elle-même. Moi-même, bien que je sois à La Compagnie depuis 2005, je travaille aussi en-dehors d’elle. Le métier est ainsi fait.

Etes-vous dans une bonne période ?

Tout à fait ! Après notre création Bachir Lazhar en 2008, que le Département a fait reprendre au Festival d’Avignon, nous nous rapprochons fortement du centre Ronny-Coutteure de Grenay pour trois années, et d’abord pour un «Bric-à-brac show» qui nous ouvre à d’autres disciplines. Cet éclectisme, cette diversité étaient d’ailleurs un choix de La Compagnie en 2005 et de son président… De plus, le Département nous a demandé de refaire César Danglos avec, à la clé, 28 représentations, de septembre à décembre 2013, sur la CA d’Hénin-Carvin. Enfin, en 2014, à partir de Grenay, nous allons créer  un vaudeville de Georges Feydeau, le montage du dossier est en cours.

Cela pérennise-t-il La Compagnie ?

Cela y contribue, nous sommes sereins pour au moins trois années avec le centre Ronny-Coutteure et ces projets artistiques communs. Ce que nous cherchons aussi, c’est le soutien permanent des tutelles. En région, côté culture ça bouge beaucoup ; les ateliers théâtre nous apportent des rencontres intéressantes avec les jeunes des villes environnantes. Nous sommes alors formateurs à la scène dans les écoles ou les collectivités, avec un suivi de plusieurs années sur chaque lieu.

Quels sont vos besoins ?

Les chiffres d’affaires sont fonction des soutiens publics qui, malgré leur rythme chaotique, soutiennent une tendance à la hausse : 10 000 € en 2005, mais 250 000 € en 2012, 150 000 en cours cette année. Une réflexion démarre en interne quant à un éventuel changement de statut juridique : on s’intéresse au mécénat, à des organismes financeurs éventuels, à des projets dans lesquels on pourrait s’inscrire. Mais, pour l’instant, on se pose juste la question étant donné qu’on a en permanence la tête dans le guidon et l’œil sur nos dossiers soumis aux institutionnels. En bref, la diversification de nos ressources nous préoccupe de plus en plus au point de, peut-être, revoir nos statuts, auquel cas l’Uracen nous serait utile.

 

 

Les rencontres Uracen

 

Jeudi 2 mai à 18h. “L’engagement associatif: une dynamique personnelle pour une réussite collective” à Douai.

Formation. Certificat de formation à la gestion associative (CFGA).

 A la Maison de la vie associative de Dunkerque, rue du 11-Novembre, mardi 30 avril de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h. Histoire, cadre juridique et caractéristiques du statut associatif.