«Connecteur d’idées»

On croise le groupe Décima ponctuellement sur différents sujets : trophée sur performance environnementale, obtention de certifications qualité, création d’espaces numériques spécialisés (data center, espace de coworking, showroom, etc.), participation des dirigeants à la vie communautaire du territoire, etc. Nous avons rencontré Fredy Décima et son fils Jérôme, qui se partagent la direction de l’entreprise, pour en savoir plus sur l’organisation et le mode de management que l’on peut imaginer de type familial.

La Gazette : Pouvez-vous nous présenter l’activité de l’entreprise ?

Décima a été créée en 1956 par mon père, Attilio Décima, et ses deux frères, Marius et Alfred. Toujours entreprise de BTP familiale et indépendante, nos principaux domaines d’interventions et d’expertises sont le courant fort et faible, la signalisation ferroviaire, le génie civil, les réseaux de télécommunication, l’informatique et l’hébergement informatique (data centers), le génie mécanique, l’assistance à maîtrise d’œuvre et d’ouvrage. Nous sommes présent au quotidien auprès d’une clientèle composée de grandes administrations et d’entreprises, principalement sur une vingtaine de départements du nord de la France. Notre chiffre d’affaires groupe est de l’ordre de 28 millions d’euros, avec plus de 210 collaborateurs qui, à travers nos équipes, gèrent et réalisent chaque année de l’ordre de 7 500 chantiers de toute importance. Nous sommes implanté sur plusieurs sites : siège à Saint-Laurent-Blangy et bases travaux à Abbeville, Saint-Ouen et Hénin-Beaumont avec notre société d’informatique Aramys.

Comment pouvez-vous vous distinguer face aux grands du secteur BTP ?

Sans prétention particulière, nous nous distinguons par une veille technologique permanente, une parfaite appropriation des innovations technologiques, une capacité reconnue à gérer et mettre en œuvre de grandes infrastructures technologiques, une polyvalence des techniciens et une large palette d’activités permettant d’assurer seul une prestation complète. Par ailleurs, nous sommes fortement focalisé sur la démarche qualité de l’ensemble de nos prestations avec les certifications associées (ISO 9001, 14001, 27001, et 50001 pour le Foyer numérique) et trois responsables qualité pour en assurer le respect, l’approche environnementale et développement durable, dans nos gênes au moins depuis 2003.

Vous êtes également reconnu pour vos performances dans différents domaines…

C’est l’occasion de rencontrer la presse lors de l’attribution de différents trophées dans différents domaines. Pour nous, ces distinctions honorent l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise et témoignent d’expertises reconnues par la profession. Pour illustrer, je pense au prix Moniteur de la construction dans la catégorie «Électricité et génie climatique» attribué en 2008 et 2016 par Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, journal professionnel hebdomadaire national. J’ai en tête également, dans un autre domaine, le Trophée de la performance énergétique en 2014, distinguant les démarches les plus ambitieuses autour de la question énergétique conduites par des entreprises engagées dans la troisième révolution industrielle en Nord – Pas-de-Calais. Deux projets ont retenu l’attention des membres du Réseau régional Mission environnement : le refroidissement par géothermie de notre data center à la citadelle d’Arras, technologie permettant diminuer de manière significative la consommation, et l’étude d’une solution de télégestion des éclairages qui permet une diminution de la consommation électrique et de la maintenance humaine grâce au suivi des durées de vie des appareils d’éclairage.

«L’organisation se décline en quinze centres de profit autonomes avec une forte délégation de pouvoir.»

Pour assurer l’excellence de tout cela, avez-vous une approche managériale particulière ?

Ce n’est pas notre sentiment. Nous pensons être des pragmatiques et curieux. Certains nous qualifient d’agiles, mais le mot ne nous convient guère. En tant que dirigeants, nous avons chacun nos domaines de leadership que nous partageons : Fredy, le BTP, et Jérôme, les nouvelles technologies. L’organigramme de l’entreprise est on ne peut plus plat, l’organisation se décline en quinze centres de profit autonomes avec une forte délégation de pouvoir. Un comité de pilotage et une revue de direction environ trois fois par an complètent le dispositif de management. La numérisation de l’entreprise nous permet une grande proximité avec les activités et de pouvoir agir/réagir et intervenir rapidement. Est-ce particulier ? Nous ne savons pas.

«Nous saisissons toute opportunité de développer avec nos clients et fournisseurs des relations de coconstruction»

D’autres approches originales ?

Rien d’original. Nous avons le goût, il est certain que nous saisissons toute opportunité de développer avec nos clients et fournisseurs des relations de coconstruction, avec parfois des agréments comme avec la SNCF ou EDF, ou d’autres approches comme le rachat d’IMC systèmes à Saint-Ouen, spécialisé dans l’affichage ferroviaire et aéroportuaire, complétant notre dispositif global et apportant une valeur ajoutée à nos clients du domaine. Nous développons une activité dite «immobilier». Nous louons sur plusieurs sites (Foyer numérique à la citadelle d’Arras, l’Entrepôt numérique à Saint-Laurent-Blangy, l’Entrepôt numérique 2 à Saint-Ouen-l’Aumône, et plus récemment Boréal numérique à Beaurains ndlr) des espaces sans engagement de durée, avec des formules all inclusive (ligne téléphonique, accès internet filaire 2 Mbits/s, pas de frais de dossier, électricité et chauffage inclus). Au-delà d’un besoin du marché de disposer de bureaux, principalement pour les néo-entrepreneurs dans une approche souple et innovante, ces locaux sont une vitrine du savoir-faire de l’entreprise et nous permettent également de tester de nouvelles technologies. Nous avons le rêve d’une péniche numérique, mais ce n’est encore qu’un projet…