«À un moment, il est important de se demander comment faire autrement»

Réseau Alliances et le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise des Hauts-de-France (CJD) ont organisé le 7 décembre une soirée ouverte à tous les entrepreneurs, et plus particulièrement aux entrepreneurs responsables. Pauline Paquier, responsable accompagnement à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), revient sur cet événement.

«À un moment, il est important de se demander comment faire autrement»

La Gazette : Pourquoi cette soirée ?

Pauline Paquier : Réseau Alliances est une association créée il y a plus de 25 ans, qui a pour mission d’impulser une économie plus responsable. Aujourd’hui, notre réseau rassemble plus de 300 entreprises adhérentes et partenaires, tous secteurs d’activités confondus. Cette soirée, organisée avec le Centre des Jeunes Dirigeants Hauts-de-France, à laquelle plus de 210 personnes se sont inscrites, nous permet de mettre en avant les valeurs qu’on défend. Il s’agit de fêter les dirigeants de ces entreprises responsables qui nous ont rejoint et de sensibiliser ceux qui ne le sont pas encore.

C’est quoi aujourd’hui un entrepreneur responsable ?

Selon nos critères, c’est quelqu’un qui va intégrer les principes fondamentaux de la responsabilité sociétale des entreprises dans la stratégie et l’ADN de son entreprise. Je ne dis pas que c’est évident, et les entreprises doivent d’abord être pérennes et se développer correctement. Mais, à un moment, il est important de se demander comment faire autrement et être respectueux de la dimension de l’homme au sens large, de ses conditions de travail ou encore de son bien-être. Il s’agit d’une problématique importante. On parle de dialogue social, d’ergonomie des postes, etc., sans oublier la dimension environnementale car on sait qu’on ne peut pas continuer à produire et à consommer comme ça.

Tout le monde peut-il devenir un entrepreneur responsable ?

Oui ! De toute façon, il n’y a pas d’entreprise parfaite. À partir du moment où les dirigeants décident de changer, ils font un grand pas. Certains ont déjà intégré des principes de la responsabilité sociétale sans le savoir. Sur les deux dernières années, notre réseau a grandi de 40%, avec une majorité de TPE, PME et ETI. On note aussi que de plus en plus de jeunes ont cette forte sensibilité RSE dès le départ. Et c’est génial car ces acteurs-là permettent aux entreprises plus anciennes de se remettre en question.

Mais est-ce vraiment important ?

Souvent ce sont des valeurs personnelles portées par les entrepreneurs, donc ils ont envie de les diffuser au sein de leur entreprise. Du coup, ça va jouer sur l’image interne et externe. Ça veut dire qu’ils vont avoir la confiance des partenaires et attirer de nouveaux clients. Ça veut dire qu’ils vont également pouvoir attirer de nouveaux talents et fidéliser les talents existants. Les jeunes, malgré les problématiques d’emploi, ne sont pas prêts à aller n’importe où, et ces dimensions de RSE influent sur leur choix de carrière.

Steven Ramon, Nicolas Verhulst, Maxime Schelstraete (de g à d), membres du collectif «Mange, Lille !», invités d’honneur de cette soirée, ont éclairé de leurs convictions la première partie du débat et répondu aux questions de Laurie Decoux, chef de projet RSE.

Pauline Paquier, responsable accompagnement à la responsabilité sociétale des entreprises.