But : faire revenir les clients chez les commerçants locaux !

Le 8 mars, à Valenciennes, la CCI du secteur Hainaut-Cambrésis a présenté son «marché local sur Internet». Il doit aider commerçants et artisans à mieux faire connaître leurs produits et services en disposant des mêmes armes que les «gros»…

Didier Rizzo et Gwenaëlle Vandeville
Didier Rizzo et Gwenaëlle Vandeville
D.R.

Didier Rizzo et Gwenaëlle Vandeville.

Les buts visés par cette initiative sont bien sûr de développer le chiffre d’affaires lié au commerce en ligne, de l’ordre de 3 à 5%, mais surtout d’augmenter le flux de clientèle à hauteur de 20%, à l’occasion, par exemple, du retrait des commandes passées via la plate-forme. Didier Rizzo, vice-président au commerce à la CCI, estime que le consommateur va pouvoir maintenant, dans les secteurs concernés, se poser cette question : «Pourquoi acheter un produit (ou un service) venant de loin alors que je peux le trouver également via Internet mais près de chez moi ?»

Avec cette plate-forme baptisée «Mes commerçants du Grand Hainaut.com», l’idée est donc de proposer aux professionnels locaux un outil de nature à les aider à capter eux aussi les consommateurs convertis aux nouvelles technologies et au commerce en ligne.

 

D’abord le Valenciennois. Le 8 mars, la plate-forme a été officiellement présentée et lancée. Dans un premier temps, elle démarre dans le Valenciennois avec 79 premières entreprises adhérentes et une offre de 1 750 produits et services. Elle sera ensuite étendue à l’Amandinois et au Denaisis (en juin), puis aux secteurs de Cambrai et de Maubeuge (en octobre). Le territoire compte un potentiel de 7 450 professionnels. L’initiative, qui s’appuie sur l’observation des comportements des consommateurs, notamment en zone urbaine, a prévu une plate-forme accessible sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Deux formules d’adhésion ont été proposées aux commerçants et artisans (à 20 euros ou 30 euros par mois).

Gwenaëlle Vandeville, responsable du service commerce et tourisme à la CCI, précise que ce projet a été notamment inspiré par une expérience menée au Puy-en-Velay. «Un groupe projet réunissant 150 entreprises du Hainaut-Cambrésis a élaboré cette plate-forme tout au long de deux années de réunions et d’échanges.»

 

Qui fait quoi ? À la CCI, premier acteur dans l’opération, on estimait le budget dépensé à environ 200 000 euros (formations, communication, interventions techniques…). Les collectivités locales (villes et intercommunalités) ont été invitées à relayer l’initiative et à lui apporter une logistique. Une banque s’est également greffée sur le projet. Une association, appelée  Mes commerçants du Grand Hainaut», composée d’entreprises et de collectivités, devrait à terme gérer et animer la plate-forme. M. Rizzo et Mme Vandeville expliquent qu’il ne s’agissait pas seulement de créer un portail, simple d’accès et sécurisé, mais de créer un outil d’animation efficace du territoire.

 

Test pour la région. M. Rizzo a précisé que l’expérience allait être observée à l’échelon régional de la CCI afin d’être étendue en fonction des résultats obtenus.

Qui sont les premiers professionnels présents sur cette «place de marché local sur Internet» ? Ils relèvent de domaines divers : équipements de la maison et de la personne, activité alimentaire et métiers de bouche (dont pas mal de bouchers), hôtel, restaurant, café-brasserie, loisirs, jouets, cadeaux, fleurs, mais aussi assurances, optique, promotion construction, repas à domicile, pharmacie, alarmes, garage, esthétique…

Le vice-président assure que même des commerçants non sédentaires, n’ayant pas de boutique, sont venus frapper à la porte à la CCI.

 

Des armes pour résister. Régulièrement, le développement des grandes surfaces et des zones commerciales à la périphérie des villes ainsi que le e-commerce sont présentés comme les causes de la disparition du petit commerce et de la mort commerciale des centres-villes. M. Rizzo le reconnaît mais voit dans cette initiative une forme de «résistance» face à ces deux tendances. Pour lui, il s’agit bien de donner aux «petits» les mêmes armes que les «gros».

Mme Vandeville, à ce sujet, précise que le retrait des commandes en magasin figure parmi les premiers objectifs à atteindre et assure que les secteurs moins urbains seront aussi concernés.

D’autres services vont être mis en ligne : le devis, la prise de rendez-vous, la livraison à domicile ou dans un point relais, etc.

Pour plus de précisions, on peut contacter Ludivine Demarcq, chef de projet commerce connecté, au 03 27 51 32 39. Adresse de la plate-forme : www.mescommerçantsdugrandhainaut.com